Analysant les actes performatifs, J.L. Austin cite le cas où une procédure est correctement exécutée, mais où certains des participants ont, pendant la procédure, des pensées ou des sentiments contraires, ou bien n'ont pas l'intention de mettre en pratique les comportements impliqués par la procédure. L'acte est accompli, mais de manière abusive, purement verbale ou vide.

Une autre possibilité est qu'une action soit effectuée sous la contrainte, par accident ou par méprise.

On peut aussi envisager qu'elle soit jouée par un acteur sur une scène, introduite dans un poème, émise dans un soliloque, ou encore qu'elle soit prononcée de manière elliptique, ironique ou métaphorique. Dans ces cas, l'acte performatif est "non sérieux". Austin recommande de l'exclure. [Il s'agit de l'exclure de son étude, de sa théorie. Peut-on en déduire que seuls les actes sérieux, les paroles sérieuses, sont dignes d'être pris en considération par la philosophie du langage? C'était probablement le point de vue d'Austin, mais Jacques Derrida en tirera une conséquence à peu près exactement inverse et beaucoup plus radicale : puisqu'on ne peut jamais exclure qu'une phrase soit parasitaire, aucune science ne peut être déduite avec certitude de la théorie des "speech acts". Il faut prolonger la théorie austinienne dans une autre direction, au-delà du performatif].