Derrida
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Les collectes de l'Orloeuvre
   
     
L'art, avec ou sans beauté                     L'art, avec ou sans beauté
Sources (*) :              
Arthur Danto - "The Abuse of Beauty", Ed : Open Court, Chicago and La Salle, Illinois, 2003, p88

 

La femme au chapeau (Mat isse, 1905) -

La puissance d'une oeuvre d'art ne dérive pas de sa beauté, mais de la vérité qu'elle exprime

   
   
   
                 
                       

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Arthur Danto raconte que, quand Matisse a exposé ce portrait de sa femme Amalie, quelqu'un lui a demandé quelle était la couleur de sa robe. Agacé, il a répondu : Evidemment noire. L'évidence ne venait pas du tableau, mais probablement du fait que, à cette époque, les femmes de la classe d'Amalie s'habillaient toutes en noir. En tous cas cette couleur ne ressort pas de façon évidente du tableau. Ce qui ressort est plutôt le caractère volontaire de l'épouse, qui exerçait la profession de modiste et gagnait, à cette époque, l'argent du ménage. Son courage et son énergie sont ici plus visibles que sa beauté. Le tableau dans son ensemble ne peut pas être qualifié de beau, et d'ailleurs ce n'était probablement pas l'intention de Matisse de faire quelque chose d'esthétiquement beau. Par la force qui en émane, il est moralement beau. Son principal élément est un chapeau spectaculaire qui lui donne son titre et contribue à l'effet produit (ou à sa signification) : Voici la personnalité de mon épouse Amalie [et il faut bien reconnaître qu'elle n'a pas l'air commode].

 

 

 


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