Derrida
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Les collectes de l'Orloeuvre
   
     
L'oeuvre ouverte                     L'oeuvre ouverte
Sources (*) : Oeuvre contemporaine, ouverture               Oeuvre contemporaine, ouverture
Umberto Eco - "L'oeuvre ouverte", Ed : Seuil - Points, 1965, p26

 

Le livre (Jose Victoriano Gonzalez Perez, 1913) -

Sur la proposition orlovienne

Le "Livre" de Mallarmé, Oeuvre par excellence, anticipe l'"oeuvre en mouvement" - un monde qui ne cesse de se renouveler aux yeux du lecteur

Sur la proposition orlovienne
   
   
   
                 
                       

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Le Livre aurait du constituer l'aboutissement de toute l'oeuvre de Stéphane Mallarmé. Il y a travaillé toute sa vie, mais n'en a livré que des ébauches. "Un livre ne commence ni ne finit; tout au plus fait-il semblant" disait-il. Et aussi : "Le monde existe pour aboutir à un livre". Quel livre? Voici comment Umberto Eco le décrit : "L'oeuvre se serait composée d'une série de fascicules non reliés entre eux; la première et la dernière page de chaque fascicule auraient été rédigées sur une même grande feuille pliée en deux, marquant le début et la fin du fascicule; à l'intérieur, un jeu de feuilles simples, mobiles, aurait permis toutes les combinaisons possibles, sans qu'aucune soit privée de sens". La structure même des phrases et des mots aurait autorisé toutes les permutations, et permis un nombre astronomique de combinaisons. Et Umberto Eco d'ajouter : "Dans une telle structure, il était impossible de concevoir un seul passage doté d'un sens défini et univoque, fermé aux influences du contexte; ç'aurait été bloquer le mécanisme tout entier".

Un tel livre, mobile et ouvert, aurait été en fusion continue avec le monde et aurait, sans cesse, montré des aspects nouveaux. Sa fonction n'aurait pas été de connaître le monde, mais de produire des compléments, des formes autonomes s'ajoutant à celles qui existent.

En 1855, Mallarmé annonce que le Livre sera fait de "maints tomes". En 1866, il parle de cinq volumes, en 1867, de trois poèmes en vers et quatre poèmes en prose. En 1871, il évoque un volume de contes, un volume de poésie, un volume de critique, tandis que dans le manuscrit posthume publié par M. Scherer, il prévoit quatre volumes, capables de se diversifier en vingt tomes.

 

 

 


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