A la question : "Qui est l'homme?", Henri Atlan donne une réponse radicale et apparemment simple. On le reconnaît à la forme de son corps, dit-il, avec son visage, sa physiologie, son apparence empirique. Nul besoin d'examen savant. Son aspect est suffisant pour ne pas le confondre avec un autre mammifère ou avec un robot. Selon lui, cette définition empirique peut servir de principe régulateur pour résoudre les problèmes de début de vie (l'embryon) ou de fin de vie (le statut du cadavre).

Sur la base de ce critère, le cadavre, le fou, le comateux, le coupable, le corps inconscient ont droit au respect et à la dignité, sans qu'on n'ait à se fourvoyer dans des définitions spiritualistes, fonctionnalistes ou biologiques. L'humain ne se définit pas par "les capacités intellectuelles et affectives d'une personne libre et responsable", mais par la simple reconnaissance du corps. Quelle que soit l'opinion qu'on puisse se faire sur le libre-arbitre d'un sujet, dès qu'il est reconnu comme tel, il est légalement responsable et les autres sujets ont des devoirs vis-à-vis de lui - même si lui-même est incapable de remplir ses obligations. Ses droits sont inconditionnels et dissociés de l'accomplissement de ses devoirs.

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Propositions

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