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TABLE des MATIERES : |
NIVEAUX DE SENS : | ||||||||||||||||
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Iconologie, beau, inconscient | Iconologie, beau, inconscient | ||||||||||||||||
Sources (*) : | L'art, supplémen | L'art, supplémen | |||||||||||||||
Hubert Damisch - "Le Jugement de Pâris, Iconologie analytique I", Ed : Flammarion, 1992, p230 - |
Hubert Damisch | [Une iconologie qui s'interroge sur la beauté doit se poser les questions de l'inconscient et de la figurabilité] |
Hubert Damisch | ||||||||||||||
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Selon Freud, à l'origine du beau se trouve la stimulation sexuelle. Depuis que les humains ont adopté la station verticale, une série de déplacements a eu lieu : des organes aux traits sexuels secondaires, du bas du corps vers le haut, du corps vers le visage, du plaisir au discours, de l'informe à la forme et de la forme au supplément, ce parergon qui, selon Derrida, caractérise la beauté. Il en résulte que la beauté est toujours ambiguë. Ce qui procure tant de satisfaction n'est pas nécessairement ce qu'on montre - mais plutot ce qu'on ne montre pas - c'est-à-dire ce qui a partie liée avec l'inconscient (ou avec la castration). C'est pourquoi dans toute oeuvre que l'iconologie cherche à expliquer, il restera toujours une part de mystère. Le jugement de goût présuppose (1) qu'on porte sur les organes génitaux un jugement négatif, un jugement de condamnation (2) que ce jugement soit refoulé. On passe ainsi de l'excitation suscitée par la vue à l'intérêt qui témoigne d'une culture. Sous couvert de la négation, le moi marque sa distance par rapport à l'inconscient. Le principe de réalité prend la relève du principe de plaisir - sans que cela puisse conduire au jugement de goût parfaitement désintéressé décrit par Kant, car la pulsion, même sublimée, laisse une trace. Jugement esthétique et désir sexuel persistent tous deux, conduisant à une schize de la vision et du regard. Edouard Manet a eu le génie (ou l'imprudence) de montrer crûment cette schize sous la forme d'une beauté vulgaire, dans son Déjeuner sur l'herbe ou dans son Olympia. Mais dans toute oeuvre figurative (et probablement aussi toute oeuvre abstraite), le mythe est au travail. Il se déplace, se transforme. Les motifs iconographiques connaissent des déplacements analogues à ceux de l'inconscient. Seules certaines pensées, celles qui sont figurables dans certaines conditions historiques, deviennent visibles.
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-------------- Propositions -------------- -[La beauté résulte d'une série de déplacements : organes sexuels, jouissance et dégoût vers visage, discours, forme et supplément] -Montrer la beauté féminine, c'est suppléer à ce qui ne se montre pas : les organes génitaux de la femme -Il faut dissocier l'art, qui travaille à réconcilier les principes de plaisir et de réalité, de la jouissance esthétique (beauté), qui a partie liée avec l'inconscient -[Dans son "Déjeuner sur l'herbe", Manet pose sans détour la question de ce qu'il en est de la beauté dans l'art] -Ce qui compte est moins ce qu'une oeuvre représente ou manifeste que ce qu'elle transforme (bas-relief hellénistique du "Jugement de Pâris") -Les motifs iconographiques subissent, à travers les siècles, des déplacements analogues à ceux de l'inconscient (cf le "Jugement de Pâris", sur 15 siècles) -Pour une iconologie faisant sienne l'hypothèse de l'inconscient, une pensée ne peut devenir visible, dans le rêve comme dans l'art, que sous condition de figurabilité -Dans toute oeuvre réside une part de mystère ou de beauté que jamais l'iconologie ne pourra résoudre |
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Création
: Guilgal |
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Idixa
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Damisch IconoBeauICS AA.BBB ArtSupplementEE.LEE DamischCheminementsGE.LEG GJ_IconoBeauICS Rang = VIconologieGenre = - |
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