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TABLE des MATIERES : |
NIVEAUX DE SENS : | ||||||||||||||||
Derrida, l'origine | Derrida, l'origine | ||||||||||||||||
Derrida, la Cabale | Derrida, la Cabale | ||||||||||||||||
Jacques Derrida - "Le Cahier de l'Herne sur Jacques Derrida", Ed : de l'Herne, 2004, pp24, 26 - Et cetera... (and so on, und so weiter, and so forth, et ainsi de suite, und so überall, etc.) Vayikra - |
La lettre "vav" en hébreu | La conjonction "et", comme le "vav" hébraïque, introduit par avance l'"heteros" dans ce qu'elle conjoint |
La lettre "vav" en hébreu | ||||||||||||||
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En commentant le texte de Michel Foucault, Les mots et les choses, Jacques Derrida attire l'attention sur le "et". On peut associer des mots, on peut associer des choses, mais comment pourrait-il y avoir une collection homogène de mots et de choses? Comment peut-on les ajouter et les faire se suivre dans une même série? Foucault cite une encyclopédie chinoise dans laquelle on trouve une énumération étrange où s'inscrit, en plein milieu, un "et caetera" : un gouffre, un abîme au coeur de la liste, que Derrida compare à "quelque baleine de Jonas transformée en arche de Noé pour tous les animaux de la liste" (p22). Pourquoi? Le Jonas biblique, dans sa modestie, refuse de devenir prophète. Il s'enfuit, et le voilà jeté par les marins, avalé, oublié dans le ventre d'un poisson. Hétérogène il ne voulait pas être, hétérogène il devient. Il comprend qu'il n'a pas le choix. Il doit accepter de renoncer à sa vie "normale" et aussi à toute idée de maîtrise ou de vérité (cette vérité inscrite dans le nom de son père, Amitaï). Il doit reconnaître en lui un "et caetera" qui l'excède. Les habitants de Ninive lui sont étrangers. Il ne veut pas en entendre parler, mais ils s'imposent à lui, jusque dans le ventre de la baleine. C'est cela, cet excès, qu'on retrouve dans le "waw" arabe et le "vav" de l'hébreu biblique. |
De nombreux versets bibliques commencent par "Et" (rendu en hébreu par la lettre "vav", ou "waw"). C'est le cas de la paracha dite Vaykira, dont on peut voir ci-dessous le premier mot ("Vayikra") et dont voici le premier verset : "Et Dieu appela Moïse et lui parla, de la Tente du Tabernacle, en ces termes" (Lv 1:1).
Au début d'un verset biblique, le "et" opère comme ponctuation ou préfixe plutôt que comme conjonction. Agglutinée au début de la phrase, la lettre "vav" en marque le commencement. Il semble qu'on trouve un procédé comparable dans le Coran où le "waw", à l'ouverture des Sourates, peut être traduit par "au nom de", ou "par" : ce qu'on invoque, ce par quoi on s'engage, on jure, on prête serment, et aussi une lettre de tendresse qui rassemble et rapproche. Dans toute disjonction, une conjonction se glisse et s'insinue d'avance, et vice-versa - rapprochement des opposés, mouvement qui se traduit également en hébreu par le "vav inversif", qui transforme l'accomplissement en inaccomplissement et vice-versa. --- [On peut dire que toute phrase, dans toute langue, commence par un "et" : elle prolonge ce qu'elle ignore]. |
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Création
: Guilgal |
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Idixa
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Derrida DerridaOrigine EB.VKD DerridaCabaleGV.LDF CabVavHD.LKS UConjonction Rang = QConjonctionGenre = MK - NG |
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