L'Essai sur le Don de Marcel Mauss change la problématique de son oncle Emile Durckheim. Au lieu de limiter son analyse à des faits sociaux abstraits de leur contexte (comme le suicide), il l'étend à des ensembles de faits sociaux totaux (religieux, juridiques, moraux, économiques, voire esthétiques). Parallèlement, il change le rapport des sociologues à la politique contemporaine. A l'époque où se posait la question d'une Sécurité sociale à la française, il rompt avec les principes de la charité et ouvre la voie aux prestations sociales, conçues comme des droits ouverts par des individus sur la société dans son ensemble. Devant la crise de l'économie et la montée des révolutions et du fascisme, il s'interroge sur les réponses qui peuvent être apportées dans le cadre du droit.

Comment analyser les prestations non marchandes de l'assistance sociale? Mauss affirme qu'elles n'ont rien de primitif ni d'archaïque. Elles s'inscrivent dans les règles sociales et des obligations juridiques qui engagent les individus dans une relation réciproque, qui est une contre-partie du travail et non pas une aumône.