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TABLE des MATIERES : |
NIVEAUX DE SENS : | ||||||||||||||||
Derrida, un titre | Derrida, un titre | ||||||||||||||||
Sources (*) : | Derrida, le cadre | Derrida, le cadre | |||||||||||||||
Jacques Derrida - "Donner le temps. I. La fausse monnaie", Ed : Galilée, 1991, p113 Engendrement des titres (Valentin Servanne, 2012) - |
Comme dans "La fausse monnaie" de Baudelaire, un titre engendre, quasiment à l'infini, des divisions et des déhiscences |
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La place du titre par rapport à un texte est toujours complexe et retorse. Voici quelques'unes des pistes qu'ouvre Jacques Derrida autour autour du texte intitulé "La Fausse monnaie" de Baudelaire : - Quel est son référent? Il y a plusieurs possibilités. (1) la fausse monnaie en général, au sens courant et naïf du terme (cette chose sans valeur, ce signe mal titré qui n'a pas droit au "titre" de monnaie, qui ne peut valoir comme fausse monnaie que tant qu'elle se prétend vraie) (2) la fausse monnaie dont il est question dans ce récit-là - une pièce de deux francs (3) le récit dont le titre est le nom, qui est mis dans la bouche d'un orateur fictif - celui qui signe ce texte (Baudelaire) n'est pas cet orateur et ne le reprend pas à son compte (4) le "je "du narrateur comme fausse signature (5) le récit comme tel en tant que simulacre, tromperie, littérature (6) la littérature dans son ensemble, ce vaste texte qui englobe celui de Baudelaire, laquelle est elle-même une fiction, une fausse monnaie (7) les intentions que le narrateur prête à son ami... - Appartient-il au texte? (1) Non. Selon la convention usuelle, le titre vient avant le premier mot qu'on puisse attribuer au narrateur (celui qui dit "je"). Choisi par l'auteur (Baudelaire), il n'engage pas le narrateur, il est extérieur à la fiction. (2) Oui. Il est au bord du récit, il l'encadre, mais il en est inséparable. Il est lui aussi fictif, inventé. (3) Il est suspendu dans et au-dessus du texte qu'il intitule, ni en lui, ni en-dehors de lui. - Le titre est-il un vrai titre, ou lui-même un faux titre? Si ce titre est aussi incertain, on peut dire qu'il est illégitime, inauthentique. Il se dit "titre", mais ne fait pas titre. Ou bien : en se faisant ou en se nommant titre (par un coup de force), il s'institue comme texte distinct - il perd sa place de titre - il est une sorte de fausse monnaie. Ou encore : il se déborde lui-même de façon supplémentaire et abyssale, il est pris dans un dédoublement, uns scissiparité "quasiment à l'infini". |
Jacques Derrida a procédé à un double rapt du texte de Baudelaire intitulé "La fausse monnaie" (il s'agit du "petit poème en prose" numéroté XXVIII dans l'édition de la Pléiade du Spleen de Paris). - le texte se trouve reproduit intégralement deux fois dans Donner le temps : une fois à l'intérieur du livre, pp48-50, et une autre fois sous forme de dépliant ou d'appendice - c'est-à-dire d'élément supplémentaire - à la fin du livre, p220, - Son titre est repris une fois comme sous-titre global du livre : 1. La fausse monnaie (il n'y aura jamais de numéro 2) et à nouveau deux fois comme titre des chapitres 3 et 4 de ce même livre. Ainsi d'une part le texte baudelairien devient-il une partie (une pièce) du texte derridien; et d'autre part le texte derridien se subordonne-t-il au titre baudelairien, qui l'englobe. Cette sorte de double mise en abyme met en acte la théorie derridienne du titre - et aussi celle du don : Baudelaire aurait, sans le savoir et sans contrepartie, fait don à Derrida de son texte et de son titre. -- [S'il y a de la fausse monnaie partout, alors ni le titre, ni le texte, ne peuvent occuper légitimement la place qui est conventionnellement la leur]. |
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Création
: Guilgal |
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Idixa
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Derrida DerridaTitre GE.LEG DerridaCadreHT.LHT UTitreMonnaie Rang = NTitreGenre = DET - DET |
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