Derrida
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de Jacques Derrida

Un seul mot - ou un syntagme.

         
   
Derrida, le juste                     Derrida, le juste
Sources (*) : Derrida, l'autre               Derrida, l'autre
Jacques Derrida - "Donner le temps. I. La fausse monnaie", Ed : Galilée, 1991, p183

 

Obscure est ma passion (Louis Soutter, 1930-37) -

Derrida, la loi, le droit

La demande de l'autre - muette, infinie, insupportable - n'est pas seulement une imploration, c'est aussi une figure de la loi qui exige la justice

Derrida, la loi, le droit
   
   
   
Derrida, la vision : pleurs et aveuglements Derrida, la vision : pleurs et aveuglements
Derrida, silence, mutisme               Derrida, silence, mutisme  
                       

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Sortant avec son d'un lieu de consommation (un tabac), culpabilisé par sa récente dépense inutile, le narrateur rencontre un pauvre, un mendiant. Il lit dans son regard une demande absolue, un appel. Devant l'obligation de faire la charité, il laisse une pièce. C'est un moyen de payer sa dette, de procéder à un échange de type sacrificiel : une pièce contre un statut, un don contre la réinsertion du mendiant dans le circuit de l'économie et du symbole. Mais la demande de l'autre, son imploration, débordent cette économie. Malgré les efforts pour atténuer l'inquiétude du narrateur, elle revient toujours comme un spectre. Faire la paix avec un mendiant est une chose compliquée. La demande est impérieuse, insupportable, elle vient d'au-delà du système, d'au-delà des frontières du droit, et les calculs qu'on peut faire, la parade de générosité, ne peuvent rien contre son regard muet que Baudelaire compare à celui d'un chien. C'est l'éloquence muette de ce regard qui persécute, qui porte la loi, cette loi du juste toujours en excès par rapport à la loi courante. Quoiqu'ils fassent, les deux amis sont sommés de se présenter au procès, de comparaître devant l'autre. Mais tandis que le narrateur accepte cette comparution, son ami la refuse. Il commet l'impardonnable : répondre au regard suppliant par une fausse monnaie.

§3 de La fausse monnaie, de Baudelaire : "Nous fîmes la rencontre d'un pauvre qui nous tendit sa casquette en tremblant. - Je ne connais rien de plus inquiétant que l'éloquence muette de ces yeux suppliants, qui contiennent à la fois, pour l'homme sensible qui sait y lire, tant d'humilité, tant de reproches. Il y trouve quelque chose approchant cette profondeur de sentiment compliqué, dans les yeux larmoyants des chiens qu'on fouette".

 

 

 


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