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TABLE des MATIERES : |
NIVEAUX DE SENS : | ||||||||||||||||
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Derrida, une crypte | Derrida, une crypte | ||||||||||||||||
Sources (*) : | Crypte, secret, hantise | Crypte, secret, hantise | |||||||||||||||
Nicolas Abraham - "Cryptonymie, le Verbier de l'Homme aux loups, avec Maria Torok", Ed : Aubier-Flammarion, 1976, pp232-4 Crypte du moi (Emilia Dengerfeld, 2012) - |
Une crypte au sein du Moi le fissure, dans la crypte un symbole clivé, fétichisé, produit du sens et autre chose (allosème, anasème) |
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Dans le dernier chapitre de leur livre sur le Verbier de l'Homme aux loups, Nicolas Abraham et Maria Török avancent une théorie de la crypte. Qu'est-ce que la crypte? Question posée également par Jacques Derrida dans la préface, et à laquelle il est difficile de répondre, car la crypte n'est pas un lieu déterminé, localisé. C'est là, disent-ils, qu'est enfoui le mot de la jouissance pour l'Homme aux loups (Sergueï Constantinovitch Pankejeff), tieret, ce mot associé selon eux à une scène traumatique qui n'est pas celle que Freud a décrite (un coït a tergo des parents de Sergueï). Il s'agirait d'une scène d'inceste avec la soeur de Sergueï, Anna, qui se traduit en français : "Ce que la soeur a fait au père et à Sergueï". Ce mot refoulé, crypté, est associé à toute une série de mots en allemand, russe et anglais liés à cette scène : brosser, gratter, cirer, briller, faire briller, brush a paint, glänzen, battre, Terek (le fleuve), Tür (la porte), Thor-Donnar, Tourok, Thérèse (le prénom de sa femme), etc... Dans une cure, l'analyste reçoit des symboles, mais il manque à ces symboles une partie inconnue [ici, le mot tieret, que les auteurs ont mis cinq années à découvrir à partir du matériel fourni par Freud, Ruth Mack Brunswick (seconde analyste de Sergueï), Muriel Gardiner (avec laquelle il a entretenu une longue correspondance) et Sergueï lui-même, dans ses mémoires et dans ses lettres]. Les mots essentiels de Sergueï, ses "mots d'origine" disent-ils, ils les appellent archéonymes et en font la liste. Ces mots aussi sont encryptés, séparés de leur "co-symbole" refoulé, enfermés dans les nombreuses anfractuosités qui forment la paroi de la crypte - mais ils sont en partie conscients. --- |
Au sein du Moi, la crypte est à la fois consciente et inconsciente : un symbole conscient pour soi, un co-symbole inconscient pour le hors-crypte. Il y a dans le symbole fêlé un endroit lucide où se présentent les mots avec leur sens : par exemple "sister" pour soeur, et un endroit où des mots lui sont associés de manière cryptée (ici : "un lot de six"). Le rapport peut être de synonymie ou d'allosémie (un autre sens). Pour qu'il y ait déguisement, transformation, il faut que l'instance lucide soit présente, c'est-à-dire que la crypte (avec sa fêlure, sa déchirure) soit dans le Moi (divisé) et non pas (ou pas seulement) dans l'inconscient. "Comme si une partie du Moi jouait, face à l'autre, le rôle de l'inconscient".
En un certain lieu, non-symbolisable, est enfoui le mot muet de la jouissance, tieret - que l'analyste peut reconstituer à partir des dires du patient. En ce lieu meurt le plaisir et aussi le sens (anasémie). Mais si la jouissance que porte ce mot ne peut pas advenir, elle peut apparaître, ailleurs, dans l'inconscient, sous une autre forme, la Chose. La Chose est imprononçable, mais elle peut franchir la cloison de l'inconscient, devenir consciente en tant qu'allosème ou cryptonyme : un autre mot associé par le sens ou par la rime. Les rimes ne sont pas des métonymies ni des métaphores; ce sont des mots producteurs de fantasmes, de contre-fantasmes, de symptômes et de rêves. |
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Création
: Guilgal |
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Idixa
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AbrahamNico DerridaCrypte GE.LEG HantiseSecretEH.LEH UCrypte Rang = NCrypteGenre = DET - DET |
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