Bruno Latour choisit de se situer comme non-moderne et non pas comme moderne, mais cela ne l'empêche pas de vouloir préserver différentes figures de l'humain déployées par la modernité : le sujet de droit, l'acteur du Léviathan [mais pas le Léviathan lui-même], la personne [Levinas ou Mounier], l'être de relation, la conscience, le cogito, l'individu, le moi, l'homme de parole, l'herméneute [Ricoeur], l'intersubjectivité, etc... Qu'y a-t-il de commun entre ces figures?

L'homme n'est pas mort. Il parle, il agit, il calcule, fabrique toutes sortes d'hybrides comme ceux qu'on trouve dans les laboratoires. Sa forme n'est pas stable, mais il n'est pas informe non plus. On peut le définir, à condition de ne pas le séparer du non-humain. Toutes les formes se croisent en lui : anthropiques [bien sûr], et aussi techniques, animales, physiques, idéologiques, théologiques, sociales, psychologiques, etc... L'anthropos se définit par leurs alliances et leurs échanges. Il construit son corps avec les machines, il est fait d'objets autant qu'il les fait, il multiplie les choses et recompose les collectifs. Par la religion, il se relie à ses semblables, par les énonciations, il se reconnaît comme personne. Par l'économie, il circule. Ces "envois" mélangent tous les ordres et "l'ensemble de ses délégués, de ses représentants, de ses figures et de ses messagers" constitue la nature humaine.

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Propositions

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