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TABLE des MATIERES : |
NIVEAUX DE SENS : | ||||||||||||||||
Derrida, l'animal | Derrida, l'animal | ||||||||||||||||
Sources (*) : | Derrida, l'hospitalité | Derrida, l'hospitalité | |||||||||||||||
Jacques Derrida - "Points de suspension, Entretiens", Ed : Galilée, 1992, pp296-7, "Il faut bien manger", ou le calcul du sujet Des glaces pour le chien et le raton-laveur - |
Derrida, nos tâches | La question posée par la loi d'hospitalité infinie : "Il faut bien manger", c'est : "Quelle est la meilleure manière, la plus respectueuse et donnante, de se rapporter à l'autre?" |
Derrida, nos tâches | ||||||||||||||
Derrida, l'autre | Derrida, l'autre | ||||||||||||||||
Manger la loi | Manger la loi | ||||||||||||||||
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Jacques Derrida qualifie de carno-phallogocentrisme le schème qui domine, aujourd'hui, l'Etat, la culture et la subjectivité. Un maître actif, possesseur de la nature, produit de la nourriture en acceptant et généralisant le sacrifice animal. Pour lui, manger de la chair n'est ni une opération symbolique, ni un crime. S'il a une responsabilité à l'égard de l'humain, il n'en a pas à l'égard du vivant en général, et donc pas non plus à l'égard de l'animal [sauf s'il est domestiqué, humanisé]. En introduisant un concept de responsabilité infinie, inconditionnelle, Derrida brouille les limites entre humain/animal, adulte/enfant, femme/homme, etc... Le commandement "Tu ne tueras point" n'est plus borné au prochain, à l'être humain. Mais alors comment se conduire à l'égard de l'autre, de l'animal? Puisqu'il faut manger, que faut-il manger? Il faut apprendre à bien manger, dit Derrida, apprendre-à-donner-à-manger-à-l'autre, une formulation qu'on peut rapprocher de la phrase Je voudrais apprendre à vivre, enfin, par laquelle il commence Spectres de Marx (texte publié en 1993, peu de temps après "Il faut bien manger" ou le calcul du sujet), et qu'il reprendra dans un entretien peu avant sa mort. Il se pose pour l'incorporation alimentaire un problème analogue à celui du deuil. Réussir un deuil, au sens freudien, c'est incorporer l'autre, c'est-à-dire le détruire. Pour que l'autre reste l'autre en moi, pour qu'il soit respecté et non pas détruit, il ne faudrait ni incorporation, ni introjection. Il faudrait aller au-delà du travail du deuil, se désidentifier - une tâche aussi impossible que de vivre sans manger. |
Apprendre à bien manger, est-ce que cela veut dire être végétarien? Pas vraiment. Quoiqu'on fasse, on s'approprie l'autre, on l'assimile, "On le mange de toutes façons et on se laisse manger par lui". Nul n'échappe à l'anthropophagie symbolique, et les végétariens comme les autres. La question qui se pose n'est pas "Incorporer ou pas", la question qui se pose, c'est "Se rapporter à l'autre, et rapporter l'autre à soi". Il y a pour cela une infinité de possibilités, de modalités. Pour Derrida, manger est une métonymie dans laquelle il ne s'agit pas de prendre, de comprendre en soi, de s'identifier, d'intérioriser, mais d'apprendre, de donner. Comment apprendre en mangeant? En n'étant pas seul. Si j'ai besoin de manger, s'il faut bien que je mange, c'est aussi pour m'adresser à l'autre, pour lui parler, l'entendre, le voir, pour partager.
Manger est une loi. Elle est en nous, elle nous commande, dans la langue et en-dehors de la langue. Son enjeu, c'est la différence, toutes les différences. Au moment même où on mange l'autre (on fait l'expérience de l'ingestion), il faut le respecter, et il faut aussi respecter la loi (qui commande de manger). Comme dans Apprendre à vivre, il y a là une impossibilité, une aporie, mais c'est l'éthique même. |
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Création
: Guilgal |
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Idixa
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Derrida DerridaAnimal JF.LJF DerridaHospitaliteIF.LIF DerridaTacheLM.LLM DerridaAutreKI.LKI MangerLoiDG.LGD UMangerBien Rang = 1304191206Genre = MK - NP |
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