Derrida
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Sources (*) : L'inouï du "tube"               L'inouï du "tube"
Peter Szendy - "Tubes - La philosophie dans le juke-box", Ed : Minuit, 2008, p53

 

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Une mélodie obsédante porte une structure d'aveu : elle ouvre le mouvement d'une confession qui n'a pas encore de contenu ("L'ombre d'un doute", film d'A. Hitchcock, 1943)

   
   
   
                 
                       

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Alfred Hitchcock fait commencer L'Ombre d'un doute (Shadow of a Doubt), film tourné aux Etats-Unis, par une valse de Franz Lehar tirée de l'opérette la Veuve Joyeuse. Cette mélodie, qui apparaît dès le générique, revient à chaque fois que la nièce progresse dans ses découvertes. Elle s'appelle Charlie, comme son oncle. Dès le départ, elle sait qu'il cache quelque chose, comme s'il n'y avait pas de secret entre eux; et lui probablement le sait également, car il avait prémédité de sceller leur alliance avec une bague (une bague qu'il a volée à l'une des veuves joyeuses qu'il a assassinées). Evidemment le titre, la Veuve Joyeuse, est une allusion à ces crimes, et aussi à ce quelque chose d'indicible que les deux Charlie partagent. C'est Theodor Reik qui, dans son livre de 1953 sur les mélodies obsédantes (The Haunting Melody), les rapproche d'une structure d'aveu : la mélodie n'est pas un aveu en elle-même, elle est une compulsion à avouer [comme il y a une compulsion à chanter certains "tubes"]. Elle précède un aveu qui pourrait venir (ou pas). Dans L'Ombre d'un doute, l'aveu de l'oncle Charlie est précédé par l'intuition de la nièce Charlie. Tout se passe comme si elle savait déjà, comme si ce crime occupait la place d'un secret de famille inavouable, mais partagé. S'il y a nescience, elle vire rapidement en savoir implicite. Que son oncle tente de l'assassiner ne change rien à l'affaire : la mélodie obsédante, avec les images de valseurs qui reviennent plusieurs fois en surimpression, passe de l'un à l'autre sans qu'on puisse l'en empêcher.

 

 

Derrière cette mélodie d'apparence banale, que n'importe qui peut fredonner, il se cache un secret. Pour les habitants de cette ville où tout le monde se connaît, il est scellé; mais pour deux personnes, et deux seulement, la mélodie est un indice, un rouage d'une mécanique inarrêtable, incontrôlable, qui conduira à sa divulgation. Les conséquences seront radicales : pour l'oncle Charlie, la mort; et pour la nièce Charlie, le mariage.

Philadelphie. Charlie Oakley apprend par sa logeuse que deux hommes l'ont demandé. Il échappe à leur filature et décide de se rendre chez sa sœur à Santa Rosa, au moment même où la jeune Charlie, sa nièce, s'apprêtait à lui envoyer un télégramme. Charlie, qui porte donc le même prénom que lui, lui voue une grande admiration. Jack Graham et Fred Saunders arrivent en ville. Le premier se dit agent du gouvernement, le second est son photographe. Ils font une enquête sur la famille américaine type. Emma est fière d'avoir été choisie mais Charlie Oakley refuse de se laisser prendre en photo. Jack avoue à la jeune Charlie qu'il est en réalité un policier et qu'il enquête sur le criminel responsable de la mort de plusieurs riches veuves. Charlie Oakley est l'un des suspects. La jeune fille est d'abord surprise, mais la découverte d'un article de journal qu'il avait voulu dissimuler la conduit à penser que son oncle est peut-être l'assassin en question. Charlie Oakley ne cache d'ailleurs pas son dégoût pour les riches veuves, ce qui ne l'empêche pas d'attirer l'attention de Mrs. Potter. Mais on apprend la mort de l'autre suspect et l'affaire est classée.

Désormais la jeune Charlie est persuadée que Charlie Oakley est le tueur de veuves car il lui a donné une bague qui appartenait à l'une des victimes. Oncle Charlie sait aussi que sa nièce le croit coupable. Il essaie de la tuer, en sciant une marche d'escalier, en l'enfermant dans le garage, puis en la poussant du train qui le ramène à New York. Mais c'est lui qui tombe et qui meurt écrasé.

Finalement la nièce et le policier garderont le secret de sa culpabilité. La petite ville de Santa Clara lui fait des funérailles magnifiques.

 


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