Lire Derrida, L'Œuvre à venir, suivre sur Facebook | Le cinéma en déconstruction, suivre sur Facebook |
TABLE des MATIERES : |
NIVEAUX DE SENS : | ||||||||||||||||
|
|||||||||||||||||
Sources (*) : | |||||||||||||||||
Georges Didi-Huberman - "L'image survivante - Histoire de l'art et temps des fantômes selon Aby Warburg", Ed : Minuit, 2002, p17 Portrait de Johann J. Winckelmann (Von Maron, 1768) - |
L'histoire de l'art est un travail de deuil pour des objets idéaux qu'on suppose morts, définitivement perdus, des fantômes qui n'ont plus rien de présent ni d'actuel |
||||||||||||||||
Pour l'acquérir, cliquez sur le livre
|
Les Grecs n'ont jamais fait l'histoire vivante de leur art. Quand Johann Joachim Winckelmann se met à la tâche (vers 1755, voir ci-contre son portrait peint en 1768), la quasi totalité des objets étudiés ont disparu. Ceux qui restent (ou leurs copies) sont pensés comme morts, comme des spectres dont la puissance est définitivement épuisée, des fantômes produits par une civilisation dont la grandeur est passée. On choisit ou on reconstitue les oeuvres qu'on propose à l'admiration des lecteurs en fonction de vieilles descriptions grecques ou latines auxquelles on accorde crédit, c'est-à-dire en réalité d'une norme, d'un idéal de beauté, d'une esthétique qui n'est pas retrouvée dans les objets, mais présupposée. Winckelmann avait horreur des corps pathologiques ou abîmés; il en déduit que les sculptures grecques devaient exprimer le repos et l'harmonie. Ces sculptures grecques, il ne les avait jamais vues; mais il pensait que les oeuvres romaines dont il disposait étaient des copies, qu'elles devaient les imiter. Et comme ces sculptures grecques correspondaient à un idéal de beauté, il fallait que la Renaissance imite non pas ces oeuvres [inconnues] mais l'idéal dont il les supposait porteuses. |
|
|
||||||||||||||
|
|||||||||||||||||
Création
: Guilgal |
|
Idixa
|
|
||||||||||||
DidiHuberman UHistArtDeuil Rang = RHistArtDeuilGenre = MR - IA |
|||||||||||||||