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TABLE des MATIERES : |
NIVEAUX DE SENS : | ||||||||||||||||
Derrida, le témoignage | Derrida, le témoignage | ||||||||||||||||
Derrida, l'héritage | Derrida, l'héritage | ||||||||||||||||
Jacques Derrida - "Le Cahier de l'Herne sur Jacques Derrida", Ed : de l'Herne, 2004, pp522 et 526 - Poétique et politique du témoignage The last look of John Donne (Marsden Hartley, 1940) - |
Derrida, la vie, la survie | La question du témoignage (testimonium) n'est autre que celle du testament (testamentum) : survivre avant et au-delà de l'opposition entre vivre et mourir |
Derrida, la vie, la survie | ||||||||||||||
Traduire, c'est témoigner | Traduire, c'est témoigner | ||||||||||||||||
Une oeuvre en appelle au témoignage d'un autre | Une oeuvre en appelle au témoignage d'un autre | ||||||||||||||||
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Jacques Derrida commence par citer Emile Benveniste, qui analyse les liens entre deux mots utilisés en latin pour désigner le témoin : testis (celui qui assiste en tiers à un événement dans lequel d'autres personnes sont intéressées, et peut donc produire un témoignage, testimonium) et superstes (cela qui a lui-même été partie prenante de l'événement dont il témoigne). C'est ce dernier mot qui semble le plus étrange par ses liens avec un autre mot qui a donné superstition en français : superstitio. Si superstitio, qui désigne la qualité d'être présent à un événement, a fini par prendre un sens péjoratif, c'est parce que les magiciens et les devins prétendaient avoir cette capacité [à être présent, par des moyens surnaturels, à un événement se produisant ailleurs] (en général, les Romains méprisaient la magie et la divination). Derrida propose de rapprocher testimonium d'un autre mot que Benveniste ne cite pas : testamentum. La question du témoignage, dit-il, est celle d'une survivance : par la déclaration du témoin, cette chose qui a été présente dans le passé est supposée l'être encore aujourd'hui. Par cette survie, qui est aussi celle du témoin, c'est l'opposition même entre vivre et mourir qui est en question. On peut interpréter la phrase de Paul Celan Nul ne témoigne pour le témoin - phrase finale de son poème Aschenglorie - par Nul ne meurt à place d'un autre. Le témoin a vu, entendu ou senti quelque chose, c'est son secret dont il peut témoigner, nul ne peut le faire à sa place. De même qu'il est impossible de se substituer à un autre dans le témoignage ou dans la mort, il est impossible de faire un testament à la place d'un autre. [Le témoin - ou le signataire du testament - est irremplaçable, l'événement auquel il se réfère est définitivement perdu, mais ils laissent une trace à partir de laquelle une survie est possible]. |
La dernière phrase du poème de Paul Celan, Aschenglorie, ("Niemand zeugt für den Zeugen") peut être interprétée, comme dans le commentaire ci-contre à gauche, à partir de l'étymologie latine du mot français "témoin" dans la phrase traduite ("Personne ne témoigne pour le témoin"). Mais on aboutirait à des résultats complètement différents si l'on faisant appel à l'étymologie allemande de Zeugen, qui se rattache à une racine où l'on trouve les significations d'outil, de procréation, d'engendrement, de génération; à d'autres résultats si l'on travaillait sur le mot de la traduction anglaise ("No one bears witness for the witness"), witness, dont une des connotations renvoie à la vue, ou bien sur le mot grec qui traduit témoin, martus ou marturos (ce mot deviendra dans la tradition chrétienne le martyr, le témoin de la foi). Les sémantiques dérivées du poème sont multiples, leur croisement est vertigineux. |
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Création
: Guilgal |
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Idixa
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Derrida DerridaTemoin HD.LHD DerridaHeritageKR.LEK DerridaVieJL.LLJ TraductionTemoinJD.LJD OeuvreTemoinFH.LLT UTemoinTestament Rang = LTemoinTesterGenre = MR - IA |
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