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TABLE des MATIERES : |
NIVEAUX DE SENS : | ||||||||||||||||
Derrida, l'animal | Derrida, l'animal | ||||||||||||||||
Sources (*) : | Derrida, analogie, "comme si" | Derrida, analogie, "comme si" | |||||||||||||||
Jacques Derrida - "Séminaire 2001-02 "La bête et le souverain" Volume 1", Ed : Galilée, 2008, p119 Le roi Lycaon change en loup (Virgil Solis, 16es) - |
Les hybrides homme-animal (le Centaure ou le loup-garou) sont des figures médiatrices, qui font signe vers l'analogie ou l'allégorie |
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Parmi les figures animales évoquées dans la tradition politique occidentale ou dans le mythe, il faut distinguer entre : 1 - les animaux monstrueux comme la baleine de Moby Dick ou le Léviathan de la bible, ou les figures animales fabuleuses comme le loup, le lion, l'agneau, le renard, le serpent, l'aigle, etc... Ces figures ne sont pas composites, même si elles sont porteuses de qualités humaines : la voracité, la force, la ruse, etc. 2 - les compositions d'homme et de bête comme Khimaira, la Chimère (elle a trois têtes, lion-chèvre-dragon, elle crache des flammes, elle est née d'Echidna, tête et torse de femme, corps de serpent) tuée par Bellérophon qui monte Pégase (ce cheval volant), le centaure Chiron (humain sur le devant et chevalin sur l'arrière, à la fois sauvage et civilisateur, hypersexuel et pédagogue), ou encore le loup-garou ou lycanthrope, l'homme-loup de la tradition européenne (l'homme se métamorphose, il devient loup, ou bien c'est le loup qui devient homme). Jacques Derrida parle d'"oscillation" entre deux types de rapport bête-souverain. On peut en dire autant entre l'homme et la bête : 1. [La bête "est" l'homme : vérité]. Le champ politique attire irrésistiblement les figures animales. Il faut de la force (le lion), de la ruse (le renard), de la violence etc. Pour lutter contre quoi? Toujours contre le loup, symbole de la violence sauvage. C'est lui qu'il faut réprimer, combatttre, chasser, épouvanter. C'est contre lui qu'il faut se défendre. Si les bêtes fantastiques et les visions zoopoétiques abondent en politique, c'est parce qu'en les capturant, les apprivoisant, les domestiquant, les humanisant, on met en place une certaine économie de l'oubli ou du refoulement. Si je suis l'alliance du lion et du renard, c'est pour savoir tromper, mentir, parjurer, dissimuler (p129), contre les loups et plus particulièrement les loups-garous, qu'il ne faut jamais négliger ni oublier. Pour affecter d'être ce qu'on n'est pas (un renard ou un lion quand on est un prince), il faut le présenter comme vérité - ce qui se produit dans le mensonge comme dans la fable. |
2. [La bête "et" l'homme : conjonction et supplémentarité]. Les hybrides sont des éléments médiateurs, des mixtes, des schèmes. En participant à la fois de deux ordres, deux organisations du vivant : animal/humain, bête/souverain, ils font signe vers l'analogie, l'allégorie [cette figure de rhétorique qui dit toujours l'autre, ou autre chose], la greffe. Ils sont hors-la-loi, au-dessus des lois, à l'écart du régime normal de la loi. Ils sont asociaux, inintégrables. Comme ils n'entrent dans aucun système, il faut les exclure. Plutôt que de biopolitique, Derrida préfère parler de "zooanthropolitique", en référence à ces hybridations médiatrices. Selon Machiavel, le prince doit gouverner avec les lois et avec la force, il doit donc agir à la fois en homme et en bête, restant homme, il doit se conduire allégoriquement (p125, 128) "comme si" il était une bête. Mais il tombe alors dans la position d'un pharmakon ou d'un "animot", cette chose impossible à situer dans la catégorie générale de l'animal. |
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Création
: Guilgal |
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Idixa
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Derrida DerridaAnimal HL.KKJ DerridaAnalogieVE.LEF VhybrideLoup Rang = UHybrideMediationGenre = MR - IA |
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