Dès la seconde séance de son séminaire, La bête et le souverain, après avoir répété ce titre, Jacques Derrida ouvre la problématique : "Quoi et qui? Qui ou quoi? Allez savoir. Aller savoir de quoi de qui, voilà de quoi de qui serait faite aujourd'hui notre question" (p59). Dans la formulation de Plaute où L'homme est un loup pour l'homme, le problème, c'est qu'on ignore ce qu'il est exactement. Si l'un peut se substituer à l'autre, est-il un Qui ou un Quoi? Le Qui (loup) n'est pas un homme, mais le Qui (homme) peut être un loup. Il peut toujours y avoir quiproquo, indécidabilité (p96). Qui répondra à la question? Qui témoignera, qui prouvera le Quoi ou le Qui? (p170) Par quel regard? Qu'en est-il du savoir, de la vérité, sur le Qui et le Quoi?

La bête et le souverain forment un couple étrange de vivants où le Quoi peut se révéler sous le Qui. Au fond, l'exposition à la mort (qui vaut pour l'homme comme pour la bête) est une réduction au Quoi, ce Quoi que le Qui "aura toujours été".

Le souverain est le chef, le roi, l'arkhè. Il est à la tête, mais il peut sombrer dans la folie, le non-sens - la bêtise ou la bestialité.

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Ci-contre le roi Lycaon changé en loup par Zeus (gravure du 16ème siècle).