D'un coté, le souverain se présente toujours comme majestueux, absolu, excédant toute limite. Du haut de sa toute-puissance, il est exclu qu'il partage son pouvoir. Mais d'un autre côté, on ne peut penser le don, le pardon, l'hospitalité, la justice, la liberté, le travail universitaire ou même la responsabilité qu'en-dehors de cette souveraineté soi-disant indivisible. Cela revient à dire soit que ces valeurs dites inconditionnelles sont impossibles à mettre en oeuvre (et, prises dans leur sens fort, elles le sont); soit que, dans l'hypothèse où elles le seraient (performativement), elles diviseraient la souveraineté (et c'est aussi ce qui arrive). Tout questionnement sur le concept de l'homme fait venir de nouvelles "Humanités", transforme la politique, résiste à toute tentative de réappropriation, divise la souveraineté. La simple revendication d'une liberté de travail, l'engendrement des oeuvres selon la modalité du "comme si", font perdre au théâtre, à la littérature ou à la philosophie leur indivisibilité. Dire "Oui" à ces oeuvres, c'est affirmer une liberté inconditionnelle, qui est nécessairement aussi liberté de déconstruction.