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TABLE des MATIERES : |
NIVEAUX DE SENS : | |||||||||||||||||
Faire son deuil de l'aporie du deuil | Faire son deuil de l'aporie du deuil | |||||||||||||||||
Sources (*) : | La déconstruction, contre elle - même? | La déconstruction, contre elle - même? | ||||||||||||||||
Jacob Rogozinski - "Cryptes de Derrida", Ed : Lignes Ed., 2014, p29 Andromaque en deuil d'Hector (David, 1783) - |
"Je suis mort", "ma mort", signature de l'aporie | Il y a chez Derrida une mélancolie de la déconstruction : portant le deuil de la métaphysique qu'il garde incorporée en lui, il affirme : "Je vous dis que je suis déjà mort" |
"Je suis mort", "ma mort", signature de l'aporie | |||||||||||||||
Derrida, métaphysique, sa clôture | Derrida, métaphysique, sa clôture | |||||||||||||||||
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Pourquoi Derrida accorde-t-il au deuil une telle importance? On peut proposer de nombreuses explications, y compris celles qui tiennent à son histoire personnelle (pour se limiter à la famille : deuil d'un frère mort, du père, de la mère, du grand père maternel, etc - voire de lui-même). Jacob Rogozinski ne s'arrête pas à ces considérations et prend le risque de privilégier un autre deuil, philosophique et non pas biographique : celui de la métaphysique. Derrida s'efforcerait d'en "faire son deuil", mais il échouerait. La mélancolie resterait encryptée en lui, comme un corps mort. "En la déconstruisant, il rêvait de la garder en lui, de la retenir captive au sein de son labyrinthe, comme une précieuse relique" écrit-il. La métaphysique aurait été la passion de Derrida, son amour, il n'aurait pas cessé de vouloir en finir avec elle, mais en expérimentant ce rapport privilégié avec elle, il l'aurait incorporée. Voulant la déconstruire, il lui aurait en fait ouvert un nouvel espace d'inscription. La métaphysique est incapable de penser le deuil de l'extérieur, car elle est elle-même un interminable travail de deuil. Là où existe encore un Soi originaire (âme, ego, sujet, Dasein), il faut faire son deuil de ce Soi (comme Hegel avec le Savoir Absolu hégélien, cette expropriation radicale, ou Platon avec son apprentissage de la mort). Tant que ce travail est encore possible, la mélancolie peut être surmontée. Avec Derrida, la déconstruction met à jour le point où ce travail devient impossible. La métaphysique - qu'on ne peut ni renverser, ni surmonter - s'encrypte, se révèle comme un reste inassimilable. Elle n'est pas détruite, mais incorporée - d'où la mélancolie. Il en résulte, selon Rogozinski, cette formule paradoxale qui serait la devise de Jacques Derrida : "Je suis déjà mort" - "Je vous dis que je suis mort" (p45). Son oeuvre s'enracinerait dans un deuil de Soi, un deuil de l'autre en soi, un rapport à soi qui serait rapport avec un moi-fantôme mort depuis toujours. |
Derrida n'aurait pas fait complètement son deuil, il se serait arrêté dans le cours du deuil de la métaphysique. Cette idée se trouve déjà chez Bennington (Derridabase, p139), quand il reprend le terme de demi-deuil utilisé par Derrida dans La Carte Postale (p356) et aussi dans Glas (en différents endroits) (cité par Rogozinski p44). |
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Création
: Guilgal |
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Idixa
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Rogozinski DeuilMessie PF.LLK DeconsRetourEG.LEG DerridaJeSuisMortPE.LLP DerridaMetaphysiqueNM.LLK VDerridaMetaphysique Rang = RDerridaMetaphysiqueGenre = MR - IA |
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