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TABLE des MATIERES : |
NIVEAUX DE SENS : | ||||||||||||||||
Derrida, l'événement | Derrida, l'événement | ||||||||||||||||
Sources (*) : | Derrida, le performatif | Derrida, le performatif | |||||||||||||||
Jacques Derrida - ""Politiques de l'amitié", suivi de "L'oreille de Heidegger"", Ed : Galilée, 1994, p50 Par-dela bien et mal, paragraphe 214 - Nos Vertus (Nietzsche, 1886-87) - |
L'oeuvre, au - delà du performatif | En impliquant d'avance le destinataire sur le mode du peut-être, certaines phrases "auto-téléiopoétiques", qui ne disent rien, font venir à terme ce qui survient |
L'oeuvre, au - delà du performatif | ||||||||||||||
Derrida, l'à - venir | Derrida, l'à - venir | ||||||||||||||||
L'époque du "peut - être" | L'époque du "peut - être" | ||||||||||||||||
Derrida, "peut - être" | Derrida, "peut - être" | ||||||||||||||||
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Jacques Derrida cite la phrase de Nietzsche " - Ah si vous saviez comme tout cela va changer - et vite, si vite!" [Humain trop humain §...]. Qu'est-ce qui va changer? On ne le sait pas. Est-on sûr que ce changement aura lieu? Même pas. Il aura lieu, peut-être. C'est une phrase tremblante, vibrante, une sentence qui lance une flèche vers l'avenir. Mais cette phrase promet. Elle appelle une lecture, une décision interprétative, elle la prescrit, mais sans déterminer ce qui change. Si le changement était déjà connu, alors il n'y aurait pas de changement. C'est un changement à venir qui ne peut survenir que sous la réserve de ce non savoir. L'autre, auquel la phrase s'adresse, ne sait pas encore ce qui va changer, mais il sait déjà que le changement aura lieu. Il prend acte de ce qui arrive : une phrase qui, en parlant d'elle-même, crée de l'avenir. Le changement aura eu lieu. "Vite, si vite!" dit Nietzsche : la phrase se boucle instantanément, elle est achevée d'avance, elle commence par la fin. Jacques Derrida appelle cela téléodromie (du grec telos "fin, but", et dromos "course"). Dès qu'elle pénètre l'espace, la phrase engage son destinataire et se retire. Elle ne dit rien (ce n'est qu'une flèche), mais nous touche dans sa course. Rien n'aura été dit, mais l'ordre du monde aura été changé. Il suffit d'entendre, avant même la fin, la fin de la phrase, pour la contresigner aveuglément. Jacques Derrida appelle téléiopoétique l'événement d'une telle phrase testamentaire, qui fait venir à terme ce qui survient, qui le rend absolu, parfait. Ces verbes, faire et rendre, renvoient à la conjonction du performatif et du constatif. La phrase franchit l'espace, renverse le temps, dit la distance et le lointain. Ce qui compte, c'est qu'elle transforme, produise, crée. |
Nietzsche fait appel à ces philosophes d'un genre nouveau qui ne sont pas encore là. Il affirme voir venir, constater la venue de ceux qui ne viendront que dans l'avenir. Mais qu'il puisse les voir, il faut que, dans son écriture, ils soient déjà là. Il apostrophe les destinataires en leur disant : "Soyez ces nouveaux philosophes!" Rejoignez cette communauté que nous sommes en train de former, devenez nos amis! Par cet appel, la communauté, qui n'existe pas encore, s'institue.
La phrase téléiopoétique est une invitation, une adresse. Il peut arriver que nul ne l'entende, mais pour peu qu'elle soit entendue, l'autre qui l'entend (le contresignataire) en prend, à sa manière unique, singulière, irremplaçable, la responsabilité. En laissant advenir l'arrivant, la téléiopoèse se retire. Il répondra peut-être à ce retrait, peut-être. |
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Création
: Guilgal |
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Idixa
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Derrida DerridaEvenement IH.KKI DerridaPerformatifNP.LLK ArchiOeuvrePerformatifDD.LDD DerridaA_venirDD.LEE CtpPeutEtreEE.LKK DerridaPeutEtreDF.LFF UAutoTeleioPoesis Rang = NteleiopoetiqueGenre = MK - CIT |
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