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TABLE des MATIERES : |
NIVEAUX DE SENS : | ||||||||||||||||
Derrida, l'amitié | Derrida, l'amitié | ||||||||||||||||
Sources (*) : | Derrida, vérité | Derrida, vérité | |||||||||||||||
Jacques Derrida - ""Politiques de l'amitié", suivi de "L'oreille de Heidegger"", Ed : Galilée, 1994, pp63-4, pp68-72 Par-dela bien et mal, 42-43 (Nietzsche, 1886-87) - |
Derrida, la folie | La vérité de la vérité, c'est cette folie, ce fond sans fond qu'il vaut mieux ne pas savoir ni avouer - pour rester, "peut-être", sans l'avoir ni l'être, l'ami de la vérité |
Derrida, la folie | ||||||||||||||
Derrida, "peut - être" | Derrida, "peut - être" | ||||||||||||||||
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Jacques Derrida appelle, comme Nietzsche, à tenter l'expérience inouïe du "peut-être". Se retirer devant l'arrivant, laisser venir l'autre, sortir de soi-même, rester ouvert à l'indécidable, cela implique-t-il le flou, la confusion? Cela implique-t-il de renoncer à toute vérité? Non dit Derrida, car ce "peut-être" est celui qui ouvre le questionnement. Il est la condition de la décision, de la responsabilité et aussi de la vérité - mais il s'agit de la vérité du "peut-être", une "vérité" avec des guillemets, pas la vérité universelle ni celle dans laquelle on s'installe comme dans un dogme, ni celle qu'on peut s'approprier, "sa" vérité. La "vérité" dont on est l'ami ne peut qu'ignorer le sens commun. Inversant d'un seul coup tous les signes, elle ne peut être que folle. Nietzsche se présente comme un fou, le fou vivant qui hante d'avance tous le sens, et le sens du sens. Il demande qu'on écoute son discours de fou. C'est la condition de l'amitié. Mes amis dit-il (Humain trop Humain 1, Epilogue intitulé "Entre amis") : Point d'excuses! Ni de pardon! / Vous les contents, libres de coeur, / Veuillez, ce livre sans raison, / Lui ouvrir coeur, oreille et gîte!" (cité par Derrida p70). Il demande qu'on honore la gent des fous, qu'on apprenne dans le livre des fous. C'est, dit Derrida, la vérité de l'amitié. L'amitié n'ouvre pas la voie de la sagesse ou du savoir, mais celle de la déraison. Elle ne passe pas par la logique de l'argument, mais par le silence, le secret. La vérité de l'amitié, c'est que quand elle se dit, il n'y a plus d'amis. Il vaut donc mieux qu'elle ne se dise pas. Pour garder l'amitié, il faut garder aussi cette vérité ambiguë : on ne peut protéger l'amitié qu'en gardant le silence sur sa vérité. Cette vérité, il faut avouer qu'on la cache. On ne peut pas fonder l'amitié, ou si elle se fonde, c'est sur un fond sans fond, un abyme. |
§42 et 43 de "Par-delà bien et mal" (Nietzsche).
Derrida emploie plusieurs fois cette formule : la vérité de la vérité. C'est vérité-là (cette vérité de la vérité), c'est ce que savent les amis : on ne peut pas la garder. Si on la gardait (si on la disait), c'est l'illusion ou l'erreur qui apparaîtraient, et l'amitié n'y résisterait pas. Alors autant garder le silence, par accord tacite. Sur ce silence, sur ce témoignage de secret (sans attestation), repose l'amitié. |
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Création
: Guilgal |
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Idixa
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Derrida DerridaAmitie EV.LEV DerridaVeriteHH.LEE DerridaFolieJF.LLK DerridaPeutEtreII.LII UVeriteAmitie Rang = OAmitieVeriteGenre = MK - CIT |
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