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TABLE des MATIERES : |
NIVEAUX DE SENS : | ||||||||||||||||
(CinéAnalyse) : en affirmant inconditionnellement l'oeuvre | (CinéAnalyse) : en affirmant inconditionnellement l'oeuvre | ||||||||||||||||
Sources (*) : | CinéAnalyse : en s'écrivant à même le subjectile | CinéAnalyse : en s'écrivant à même le subjectile | |||||||||||||||
Jacques Derrida - "La vérité en peinture", Ed : Flammarion, 1978, p426 Portrait des epoux Arnolfini, detail (Van Eyck, 1434) - |
Derrida, la peinture | Dans un tableau, c'est la peinture elle-même qui est à l'oeuvre, à même l'oeuvre |
Derrida, la peinture | ||||||||||||||
Derrida, "à même" | Derrida, "à même" | ||||||||||||||||
Derrida, l'art, l'oeuvre | Derrida, l'art, l'oeuvre | ||||||||||||||||
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Restitutions de la vérité en pointure est le quatrième texte du recueil de Jacques Derrida paru en 1978, intitulé La vérité en peinture. Sa première publication a eu lieu dans le numéro 3/4 de la revue Macula, dont le thème général était «Martin Heidegger et les souliers de Van Gogh». Jacques Derrida y analyse presque mot à mot le célèbre texte de Heidegger, Lorigine de luvre dart, où ce dernier évoque «un» tableau de Van Gogh représentant des souliers. Mais ici Heidegger nest pas analysé philosophiquement (de lintérieur de la philosophie), il est pris en considération de lextérieur (à partir de champs extérieurs à la philosophie). En effet Derrida le met constamment en parallèle avec (1) un essai de lhistorien dart Meyer Schapiro paru dans le même numéro de Macula sous le titre La nature morte comme objet personnel, qui conteste la description de la peinture de Van Gogh donnée par Heidegger, et (2) le tableau lui-même, considéré comme représentation picturale, mais aussi comme toile encadrée, chose délimitée par un titre, un bord ou les murs du musée. A la question du «faire pictural» posée dans lintroduction du recueil, intitulée Passe-partout, il tend à répondre en entrelaçant le philosophique et le pictural dune façon qui met plus laccent sur le pictural que sur le philosophique ou plutôt qui inscrit le philosophique dans la restance du pictural (inversant la position heideggérienne, ou cest le pictural qui sinscrit dans la restance du philosophique). On retrouve dans cette posture une attitude constante du Derrida des années 1970 à laquelle il ne renoncera jamais: partir de la tradition philosophique, y introduire des éléments hétérogènes qui vont à la fois lenrichir, la déployer et la crever, la contaminer de lintérieur, linfecter selon une logique dauto-immunité qui la conduira à accepter en elle lélément extérieur afin de survivre. Vers la fin du texte (qui est aussi la fin du livre), après de longs développements tendant à prouver que lorigine du tableau de chaussures de Van Gogh ne peut être trouvée ni dans lerrance urbaine de Van Gogh (telle que supposée par Shapiro), ni dans le dur labeur dune paysanne (tel quimaginé par Heidegger), Derrida introduit un syntagme dont il navait pas encore fait usage, la «peinture à luvre». Extrait du texte, présenté sous forme de dialogue fictif : - ( ) Les chaussures sont là en peinture, elles sont là pour (figurer, représenter, remarquer, dé-peindre?) la peinture à luvre. Non pas pour être rattachées aux pieds de tel ou tel, dans le tableau ou hors de lui, mais là pour-la-peinture (et vice versa). - la peinture à luvre, comme le peintre en acte, comme la production picturale en son procès? - pour ce quil y a de la restance picturale ( ) (La Vérité en peinture, pp425-426). |
La peinture à luvre, le peintre en acte, la production picturale en son procès, cet élement extérieur que le texte introduit dans le philosophique, nous pouvons le considérer comme le principe de luvre. C'est une formulation derridienne pour ce qu'on peut aussi nommer : l«uvre performative». Contrairement à ce quaffirment lhistorien de lart Schapiro et le philosophe Heidegger (quoique, pour ce dernier, en partie seulement), le tableau nest pas là pour figurer, pour représenter ou pour dépeindre quoi que ce soit. Il est le reste dune opération de peinture (performative), que Derrida désigne sous le nom de peinture à luvre. Quil sagisse des chaussures réelles (abandonnées, délaissées, hors dusage) ou des chaussures peintes, elles ne sont là pour rien. Lacte performatif est double et quelque peu étrange. Dune part, comme le démontre longuement Derrida, il ne restitue aucune vérité, il ny en lui ni dette, ni engagement. En tant que trait, intraduisible en quelque discours que ce soit, il se retire, il ne fait que marquer la différence. Mais dautre part, il ouvre la porte à toutes les interprétations, tous les effets imaginables didentification ou dappropriation. Son acte est indécidable, sa restance inépuisable. De la «peinture à luvre», on peut avancer quon ne peut rien en dire, ou plus exactement tout ce quon pourrait en dire est définitivement daté, situé dans un contexte et donc idiomatique, et donc, en conséquence, non pertinent pour caractériser le principe même qui opère dans luvre.
Ce qui est à luvre, dans luvre, est à luvre à même luvre. Derrida propose cette dernière formulation en traduisant le texte de Heidegger : "Cest donc seulement à travers luvre et seulement dans luvre que lêtre-produit du produit en vient proprement (eigens) à son paraître (Vorschein). Quest-ce qui advient ici? Quest-ce que dans luvre est à luvre? [Was ist im Werk am Werk? à luvre sans doute comme on dit «au travail», sinon à pied duvre mais on peut, en jouant à peine, traduire aussi par «à même luvre» ou «appartenant à luvre, oeuvrant dans luvre», ce qui condense de nombreuses questions]" (La Vérité en peinture pp369-370). Ce syntagme «à même» renvoie ici, comme dans beaucoup dautres textes derridiens, à la structure de lauto-hétéro-affection. Il importe ici de signaler que ce terme, «à même», est utilisé par Derrida pour traduire Heidegger avec une légère distorsion. Le traducteur (Wolfgang Brokmeier) écrit «Quest-ce qui est à luvre dans luvre?», et Derrida précise, en «jouant» «à peine» sur la traduction: «Quest-ce qui est à luvre à même luvre?», ou encore: «Quest-ce qui est uvrant dans luvre?». En insistant sur luvrance dans luvre même, on exclut que tout élément externe, contextuel ou rhétorique, puisse affecter ce qui arrive dans luvre. Ce ne sont ni les auteurs, ni les commentateurs, ni les critiques dart, ni les philosophes, ni les chaussures qui disent : «Ceci est un tableau, nous sommes la peinture en peinture, lorigine de la peinture» (p391), cest cette chose quest la peinture qui, silencieusement (en secret) opère comme peinture. Les chaussures ne disent rien, ce qui opère «à même» luvre picturale ne peut être conditionné par rien dautre que par la peinture. |
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Création
: Guilgal |
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Idixa
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Derrida OeuvrePerf GE.EGG ArchiOeuvreSubjectileEE.LEE DerridaPeintureJD.LKD DerridaA_memeHH.LEE DerridaArtDU.LLD U.PeintureMeme Rang = NPeintureOeuvreGenre = MR - IA |
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