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TABLE des MATIERES : |
NIVEAUX DE SENS : | ||||||||||||||||
L'oeuvre, et le paradoxe du "oui" | L'oeuvre, et le paradoxe du "oui" | ||||||||||||||||
Sources (*) : | Derrida, sur sa vie | Derrida, sur sa vie | |||||||||||||||
Jacques Derrida - "Ulysse gramophone, Deux mots pour Joyce", Ed : Galilée, 1987, pp120-121 Autoportrait avec son frere (Felix Nussbaum, 1937) - |
Derrida, acquiescement, le "oui" | En signant du nom du prophète Elie, Jacques Derrida rit tout bas de la signature, il contresigne par un "oui-rire" le fou rire de l'oeuvre joycienne |
Derrida, acquiescement, le "oui" | ||||||||||||||
Derrida, James Joyce | Derrida, James Joyce | ||||||||||||||||
Du patronyme J.D. à l'autre nom | Du patronyme J.D. à l'autre nom | ||||||||||||||||
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Joyce fait don de quelque chose auquel il donne le statut d'art, il "donne selon l'art" (p52). Selon Derrida, la place de l'art de Joyce, c'est "sa signature faite oeuvre" (p53). Mais Joyce ne signe pas sans rire, il signe d'un rire, d'un fou rire. Le Dieu de Babel tient aux langues multiples. C'est ce Dieu qui dit "Il faut traduire". Mais Joyce produit une oeuvre intraduisible, une oeuvre qui est son nom auquel il interdit de toucher. Il invite les experts à travailler, mais il en déconstruit par avance la légitimité. Avec son hypersignature, il déclare la guerre à Dieu, mais en même temps il joue lui-même de la lettre comme du nom de Dieu (he war). La question de l'oeuvre chez Joyce est donc, pour Derrida, celle de la signature. Signer ou contresigner, c'est acquiescer. En acquiescant, on fait deux choses contradictoires : on prolonge le oui, on le répète, et on répond par un autre oui, une autre promesse. Quand on lit l'oeuvre de Joyce, ce paradoxe du oui se manifeste comme tel. Il y a dans Ulysse de Joyce de nombreuses mentions du prophète Elie. Jacques Derrida, dont le prénom hébraïque est Elie, les reprend à son compte. Il signe de son nom, le nom d'Elie (p104). Derrida repère 15 fois le nom d'Elie dans le texte. Elie, c'est la promesse d'une voix extérieure, imprévisible, surprenante. C'est l'invité dont la venue était attendue, mais qui déstabilise le savoir et les normes, yc la compétence des experts. L'invité est celui qui dit "oui" au prophète Elie, celui qu'on peut appeler de partout, à tout instant, et ont on ne sait pas ce qu'il va dire, celui qui préserve toujours la possibilité d'une traduction imprévisible, nouvelle, que Joyce aurait voulu forclore. Le fou rire, c'est ce qui protège du mal radical. |
Dans ce texte, Jacques Derrida joue deux fois sur son nom, et chaque fois le dire et le rire se croisent. D'un côté le prénom qui lui a été donné à la naissance, Elie, celui du prophète imprévisible. D'un autre côté son nom de famille, dont les seules consonnes sont, dit-il, un "d" et un "r", où se croisent le oui-rire et le ouï-dire. Il y a dans le ouï-dire la dimension messianique du prophète, et dans le oui-rire une allusion (selon lui) à l'alliance de la circoncision. |
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Création
: Guilgal |
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Idixa
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Derrida OeuvreOuiRire JE.LLE DerridaBiographie1987.FO.KLO DerridaOuiXE.LED DerridaJoyceLE.LEE DerridaPatronymeIF.LMO UDerridaRireElie Rang = QDerridaContresiElieGenre = MR - IA |
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