Derrida
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de Jacques Derrida

Un seul mot - ou un syntagme.

         
   
Derrida, Heidegger                     Derrida, Heidegger
Sources (*) :              
Jacques Derrida - ""Politiques de l'amitié", suivi de "L'oreille de Heidegger"", Ed : Galilée, 1994, pp361, 363

 

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L'analytique heideggerienne du Dasein, qui résiste à l'inconscient, reste réglée par les normes d'un vouloir-dire intentionnel absolu

   
   
   
               
                       

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On trouve, en quelques pages à la fin du chapitre I du texte de Derrida intitulé "L'oreille de Heidegger, Philopolémologie (Geschlecht IV)", deux réserves majeures concernant Heidegger.

- Dès Sein une Zeit (1927), en passant par le Discours de Rectorat (1933) et l'Introduction à la métaphysique (1935), le discours heideggerien résonne avec les événements politiques de l'époque (la montée du nazisme). "Cette résonance n'est pas nécessairement une consonance ou une correspondance" précise Derrida, "elle reste à interpréter". Mais l'on ne peut nier qu'elle soit déjà active. Elle se traduit notamment par la place singulière des mot "Kampf" (combat) et "Volk" (peuple). Le fait que "Kampf" n'apparaisse qu'une seule fois dans Sein und Zeit n'infirme pas cette analyse.

- Mentionnant la deuxième occurrence du mot "ami" dans Sein und Zeit (§50), Derrida cite les exemples d'événements imminents donnés par Heidegger (un orage, la transformation d'une maison, l'arrivée d'un ami). Ces exemples, dit Derrida, sont unheimlich [ils ne justifient pas uniquement par le raisonnement philosophique, ils viennent d'ailleurs, d'un lieu étrange et étranger]. Heidegger dit qu'il ne faut pas les associer à l'imminence de la mort, mais il les associe quand même. Il ne peut résister à la "loi d'attraction" de l'inconscient. C'est l'occasion pour Derrida de signaler que toute la pensée de Heidegger ignore l'inconscient. Il ne renonce jamais à "l'autorité du vouloir-dire intentionnel".

 

 

Pourquoi alors Derrida, qui a construit sa pensée sur la déconstruction de ce "vouloir-dire intentionnel", prend-il appui sur le même Heidegger? Il aurait, par cette analytique qui ignore l'inconscient, entamé une déconstruction (ou destruction) de la métaphysique de la conscience. Comment peut-on à la fois se distancer de la métaphysique et rester soumis à l'autorité absolue du vouloir-dire? Il y a là une contradiction, une aporie, l'énigme du rapport de Derrida à Heidegger.

 


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