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TABLE des MATIERES : |
NIVEAUX DE SENS : | ||||||||||||||||
Derrida, plaisir, jouissance | Derrida, plaisir, jouissance | ||||||||||||||||
Sources (*) : | Derrida, l'hymen | Derrida, l'hymen | |||||||||||||||
Jacques Derrida - "La carte postale, de Socrate à Freud et au-delà", Ed : Flammarion, 1980, pp292-296, 424 - |
Derrida, la stricture | Le plaisir, Freud ne sait pas ce que c'est : concept inconcevable, passage qui n'arrive qu'à s'effacer, hymen qui revient à son point de départ, stricture qui se lie elle-même |
Derrida, la stricture | ||||||||||||||
Derrida, le concept | Derrida, le concept | ||||||||||||||||
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Quand Freud parle de principe de plaisir, à quoi fait-il alllusion? Quel est ce facteur X que l'appareil psychique doit lier pour réduire la tension, c'est-à-dire, en principe, augmenter le plaisir? Dans le premier chapitre d'Au-delà du principe de plaisir, Freud s'interroge. Il rappelle que dès les débuts de la psychanalyse (ce mouvement qu'il a fondé), il a retenu l'hypothèse du principe de plaisir. En l'absence de preuve directe, c'est une décision, un choix qu'il a fait par un contrat conclu avc lui-même (La Carte postale, p292). Il ne pouvait en trouver aucune confirmation nulle part, ni dans la science, ni dans la philosophie, et pourtant, sans hésiter, sans scrupule, sans réfléchir, il a retenu que "les processus psychiques sont réglés automatiquement par le Lustprinzip". Il faut éviter le déplaisir et produire le plaisir : c'est une croyance, une assomption qui va de soi, une présupposition qui fait autorité. En quoi consiste le plaisir? On l'ignore, on considère seulement qu'il est régulé quantitativement. La métapsychologie ne retient pas autre chose que le point de vue économique. Cette "hypothèse spéculative" (c'est le mot de Freud) n'a pas d'autre fondement que le sens commun, l'expérience courante (p295). Elle n'est ni philosophique, ni (selon Freud) métaphysique. C'est un phénomène qui se donne à l'expérience ou la perception, non démontrable mais irréductible. Derrida insiste sur cette dimension spéculative. Le concept de plaisir, chez Freud, est inconcevable. On ne peut pas l'élaborer selon les canons classiques du discours scientifique, on ne peut même pas en présenter l'originalité théorique : il est imprenable, imprésentable, et il ne peut pas s'inscrire dans une stratégie finaliste. En insistant dès le départ sur la croyance en l'autorité du principe de plaisir, en faisant état de son inquiétude, en appelant à de nouvelles problématiques, Freud reconnaît que ce qui est en jeu dans cette histoire de plaisir, c'est aussi son inanalysé à lui (p297). |
"Et si le plaisir ne se produisait qu'à différer de lui-même? S'il n'arrivait qu'à cette condition?" (La Carte postale, p426). "Pas de plaisir, certes, mais si c'est le plaisir qui incessamment se limite, traitant avec lui-même, se contractant pour se préparer à lui-même, se produire, résoudre, régénérer, perdre et garder au service d'une fonction générale dont il est la tendance, alors, aussi bien, il n'y a que Plaisir" (La Carte postale, p 426). --- Image extraite du film de Kenneth Anger, Inauguration of the Pleasure Dome (1954).
La tendance générale du vivant serait de maintenir le plus bas possible le niveau d'excitation, de s'orienter vers le repos inorganique, la mort. La jouissance, par exemple celle de l'acte sexuel, tiendrait à la réduction brutale d'un niveau de tension trop élevé. Mais la conséquence de ce principe de nirvana est étrange. "On ne prend du plaisir que pour le perdre - et le garder revient au même" écrit Derrida. Qu'est-ce que le plaisir, en quoi consiste-t-il? Si l'on en croit Freud, il est ce qui tend "vers l'annulation de son propre procès" (Derrida). Pour retrouver la voie de l'inanimé (son accomplissement final), le plaisir parcourt un cercle, un anneau toujours liminaire, entre le sans-plaisir et la décharge, la préparation et la fin. Double comme un hymen (membrane à déchirer et union nuptiale), il est un lieu de passage entre deux limites, une opération compulsive, indéfiniment reproduite, qui revient toujours au commencement. Rien ne garantit l'unité ni le sens invariant du mot plaisir. Pour décrire cet énigmatique facteur X, Derrida parle de stricture. Il est polymorphe, insaisissable, il peut se manifester comme déplaisir, contre-plaisir. La stricture, c'est cette structure qui produit le plaisir en le liant, qui ne le laisse croître qu'avec restriction. Il faut que le plaisir se limite lui-même, qu'il ait la capacité de se lier (c'est le principe de plaisir freudien). C'est sa force de stricture, sa puissance; plus il y a de forces encore libres, plus il s'érotise. Plus il se lie, plus il s'enchaîne strictement, plus il se maîtrise. |
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Création
: Guilgal |
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Idixa
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Derrida DerridaPlaisir GE.LEG DerridaHymenFF.LDD DerridaStrictureFU.LHU DerridaConceptLE.LLE UPlaisirHymen Rang = NPlaisirPassageGenre = MH - NP |
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