Derrida
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de l'oeuvre

de Jacques Derrida

Un seul mot - ou un syntagme.

         
   
"Je suis mort", "ma mort", signature de l'aporie                     "Je suis mort", "ma mort", signature de l'aporie
Sources (*) : Derrida, l'autre               Derrida, l'autre
Jacques Derrida - "Points de suspension, Entretiens", Ed : Galilée, 1992, p29

 

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Derrida, le secret

La scène du "Je suis mort" interprète des structures universelles, lisibles, et aussi quelque chose d'absolument illisible, accessible seulement depuis la place de l'autre

Derrida, le secret
   
   
   
Glas, le secret Glas, le secret
               
                       

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Dans la nouvelle d'Edgar Poe, La Vérité sur le cas de M. Valdemar, le mourant, magnétisé, prononce la phrase : "- Oui, - Non, - j'ai dormi, - et maintenant, - maintenant, je suis mort". Bien que parlant, c'est-à-dire vivant, il est déjà mort. Chaque fois qu'apparaît un "je" écrit par un inconnu, chaque fois qu'on lit "je", cet inconnu est mort pour le lecteur [même s'il est encore vivant). C'est la valeur testamentaire de l'écriture : le "je" ne dépend pas de la présence ni de la vie du sujet parlant; la mort de l'auteur est structurellement nécessaire (cf La voix et le phénomène, p108). L'histoire ordinaire du langage, c'est que même l'énoncé "Je suis vivant" s'accompagne de mon être-mort. Cette mort, Jacques Derrida la reprend pour lui-même : il est déjà mort, d'autant plus que dans ces deux syllabes, dé-ja, on retrouve les premières syllabes de son nom et de son prénom. Jacques Derrida, déjà mort, ce serait sa théorie, sa pensée, son fantasme. Il suffit qu'il signe une oeuvre, et il a son cadavre sur les bras, il faut faire avec. Ce thème, il le reprend dans Glas, plusieurs fois (pp26, 92, 169s). Il le reprend aussi dans Pas sous une forme un peu différente, celle du "Je mort" (p74)

Une image (fixe) extraite du film de Stephen Dwoskin, Tod une Teufel (1973).

 

 

Commentant lui-même ces reprises, Derrida fait observer que dans la "scène" du "Je suis mort", il y a deux aspects : d'un côté les généralités déjà analysées dans La voix et le phénomène; et d'un autre côté, "quelque chose qui reste absolument dérobé, illisible, du côté de ce que j'appelle le timbre ou le style dans Qual Quelle". Qu'est-ce que ce "quelque chose" dont l'organisation est fantasmatique, idiomatique, absolument singulière? Quelque chose auquel on n'accède pas sur le mode du calcul. Lisant un texte, on entre en rapport avec un mort, un spectre, un magnétisé, un cadavre. On ne sait ni ce qu'on fait, ni ce qui résonne en nous de ce qu'on lit.

 


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