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TABLE des MATIERES : |
NIVEAUX DE SENS : | ||||||||||||||||
Lévinas : "Il faut" l'inconditionnel | Lévinas : "Il faut" l'inconditionnel | ||||||||||||||||
Sources (*) : | Derrida, le langage | Derrida, le langage | |||||||||||||||
Jacques Derrida - "Psyché, Inventions de l'autre (tome 1)", Ed : Galilée, 1987, pp173-174, En ce moment même dans cet ouvrage me voici Homme du Caucase (Ernest Chantre, 1881) - |
Derrida, responsabilité(s) | La responsabilité (éthique) qui répond (à) / de l'autre comme un passé qui n'aura jamais été présent, c'est l'essence du langage |
Derrida, responsabilité(s) | ||||||||||||||
Derrida, l'éthique | Derrida, l'éthique | ||||||||||||||||
Derrida, Lévinas | Derrida, Lévinas | ||||||||||||||||
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Jacques Derrida analyse le type de sérialité qui, en se produisant dans l'écriture de Lévinas, produit aussi l'éthique. Lévinas écrit souvent "je", ou "moi", ou "me voici", ou "en ce moment", ou "ici maintenant". Ce n'est pas de lui qu'il s'agit en tant que personne ou signataire, ni de son temps chronologique à l'instant où il écrit. C'est un autre qu'il cite, par exemple la femme du Cantique des Cantiques quand elle dit "Me voici". En écrivant "je", il répète, il réitère la citation de cet autre. Il y a, dès l'écriture, un écart, un intervalle entre deux "maintenants", le second n'étant pas le même que le premier. C'est cet écart entre un passé qui est déjà une citation et un présent qui n'est déjà plus un présent qui ouvre une différence irréductible, une différance [bien que, dans ces pages, Jacques Derrida n'utilise pas ce mot], une dislocation du même. Puis, citant Lévinas : "Responsabilité qui, avant le discours portant sur le dit, est probablement l'essence du langage" (Le nom de Dieu d'après quelques textes talmudiques, texte de 1969 repris en 1982 dans L'Au-delà du verset, analysé ici). Derrida va plus loin. Lévinas avance cette proposition audacieuse : entre une responsabilité qui émerge avant même le discours [celle d'avoir à citer ce qui aura été dit] et un dit, surgit l'essence du langage. Cette essence, Derrida (à la suite de Lévinas) la nomme éthique. Etrange de voir le penseur de la déconstruction, dès 1980 (date de première énonciation du texte étudié, En ce moment même dans cet ouvrage me voici), utiliser ce mot pour nommer ce qui met en mouvement le langage (la différance). C'est un déplacement, un dérangement dans le vocabulaire. |
"Bien que le langage soit aussi ce qui, reconduisant à la présence, au même, à l'économie de l'être, etc..., n'ait pas sûrement son essence dans cette responsabilité répondant (à) de l'autre comme passé qui n'aura jamais été présent, c'"est" pourtant cette responsabilité qui met en mouvement le langage. Il n'y aurait pas de langage sans cette responsabilité (éthique) mais il n'est jamais sûr que le langage se rende à la responsabilité qui le rend possible (...) Il faut que cette liberté de trahir lui soit laissée pour qu'il puisse se rendre à son essence qui est l'éthique" (Psyché 1 pp173-174).
Le mouvement du langage serait déclenché par une réponse : Il faut bien que j'aie déjà répondu à l'autre pour que je parle. Dans l'écart entre cette réponse responsable, désintéressée, inconditionnelle et l'incertitude infinie sur la possibilité d'une réponse de l'autre, se met en mouvement ce que Derrida appelle l'éthique même, à ne pas confondre avec ce qu'on appelle couramment l'éthique, car l'éthique même ne figera, ne s'arrêtera jamais dans un système de règles. |
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Création
: Guilgal |
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Idixa
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Derrida ArchiOeuvreLevinas DL.LLK DerridaLangageOE.LOE DerridaResponsabiliteCT.LLK DerridaEthiqueCC.LEE DerridaLevinasIE.LLK UEthiqueLangage Rang = KLangageEthiqueGenre = MR - NP |
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