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de Jacques Derrida

Un seul mot - ou un syntagme.

         
   
                   
Sources (*) :              
Jacques Derrida - "Glas", Ed : Galilée, 1974, p109b

 

Reynard le Renard (Von Kaulbach, 1840s) -

La logique du signe, basée selon Saussure sur l'arbitraire du signifiant, relève selon Derrida d'une autre logique : celle du mors et de l'anthérection

   
   
   
               
                       

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Pour Saussure, la linguistique est la "patronne" de toute sémiologie. D'où vient ce privilège? D'un principe, qui "domine toute la linguistique de la langue; ses conséquences sont innombrables" (Saussure, Cours de Linguistique générale [137]). Ce principe s'énonce comme suit : "Le signe linguistique est arbitraire". Or, quelques lignes après avoir affirmé son caractère essentiel, voire évident ("Le principe de l'arbitraire du signe n'est contesté par personne"), après avoir affirmé que, puisqu'il est arbitraire, il est immotivé (sans lien naturel avec le signifié ou le référent), Saussure fait une remarque qui ruine ce principe : "des mots comme fouet ou glas peuvent frapper certaines oreilles par une sonorité suggestive" [142]. Bien que l'étymologie de ces mots montre leur caractère arbitraire, on peut avoir tendance à les remotiver [le mot fouet évoque le son que l'objet produit dans l'air - bien qu'il dérive de fagus, le hêtre, et le mot glas évoque le bruit de la cloche, bien qu'il ait pour étymologie le mot latin classicum]. Saussure doit reconnaître que la motivation contamine l'arbitraire, et vice-versa. Le signe est aussi un symbole, et le symbole est aussi un signe.

Mais pourquoi Derrida introduit-il ces deux notions hétérogènes, le mors et l'anthérection? Qu'est-ce que cette autre logique, qu'il évoque deux fois (105b et 109b), et qui s'oppose à celle de l'arbitraire du signe? "Tout le travail du glas pourrait fournir au moins un matériau pour la réélaboration de ces questions : en-deça du mot (donc de la linguistique qui, même quand elle le dénie, reste toujours du mot, voire du nom), de l'opposition entre la physis et son autre (où placer la fleur?) et surtout dans une autre logique, pratique-théorique et cravatée, du mors, de ce qui reste du détachement de l'attache et vient toujours en rajouter" (Glas p105b).

 

 

Le mors, c'est ce morceau qui se détache [comme le signifiant] tout en restant attaché [au fond de la gorge]. Comme une cravate, il relie la gorge à d'autres forces, vers le bas (plus obscures).

L'anthérection, c'est cette rhétorique florale qui détache l'érection de son mécanisme biologique. A la place du fouet de Saussure, Genet place des fleurs aux côtés d'un cadavre décapité. Il bande devant ce spectacle glorieux. Entre le mot fleur et son corps, le lien n'est pas arbitraire, mais direct, motivé.

Dans cette autre logique, la mimesis prolifère. Le langage, irréductible à une classification, une nomenclature, ne se laisse pas arraisonner. Il est toujours menacé d'un certain degré de régression verbale ou de folie. Des pulsions, multiples, résistent à la logique du refoulement.

 


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