Lire Derrida, L'Œuvre à venir, suivre sur Facebook | Le cinéma en déconstruction, suivre sur Facebook |
TABLE des MATIERES : |
NIVEAUX DE SENS : | ||||||||||||||||
Lévinas : "Il faut" l'inconditionnel | Lévinas : "Il faut" l'inconditionnel | ||||||||||||||||
Sources (*) : | Derrida, la stricture | Derrida, la stricture | |||||||||||||||
Jacques Derrida - "Psyché, Inventions de l'autre (tome 1)", Ed : Galilée, 1987, pp180-182, En ce moment même... Scene hoffmanesque (Klee, 1921) - |
Derrida, Lévinas | C'est en laissant faire la stricture que l'écriture de Levinas aura fait son oeuvre : une obligation qui oblige |
Derrida, Lévinas | ||||||||||||||
Derrida, inconditionnalités, principes inconditionnels | Derrida, inconditionnalités, principes inconditionnels | ||||||||||||||||
Pour l'acquérir, cliquez sur le livre
|
Le texte de Lévinas nous oblige, il suscite chez nous une obligation. Mais comment réussit-il à faire cela? C'est la question que pose Derrida en mettant en abyme son style, sa façon d'écrire, l'organisation de ses phrases et ce qu'elles produisent performativement. Lévinas aime les interruptions, les déchirures, et aussi les coutures. Son texte "est toujours ce tissu hétérogène qui entrelace, sans rassembler, de la texture et de l'atexture", qui "s'aventure à tramer l'absolu déchirement, déchire absolument son propre tissu redevenu solide et servile de donner encore à lire" (pp177-178). Pour mettre fin à l'autorité du Dit, il interrompt; puis il va droit "au-delà de l'essence", vers l'Autre. Ensuite il recoud, mais au futur antérieur, en gardant la trace de la déchirure. "Dans ses livres, l'interruption laisse ses marques, mais autrement. Des noeuds s'y forment, rattrapant les déchirures, mais autrement." (Derrida, En ce moment même dans cet ouvrage me voici, in Psyche 1 p179). Ces noeuds forment des chaînes qui gardent "la trace comme trace, l'interruption comme interruption". Dans tout texte, on trouve des noeuds, des interruptions, mais chez Lévinas, il y a un "supplément de noeud". "Un seul noeud gardant la trace d'une seule interruption ne suffit pas, ni une chaîne exhibant la trace d'un seul hiatus. Une seule interruption dans un discours ne fait pas son oeuvre et se laisse immédiatement réapproprier" (p180). Il y a, chez Derrida à propos de Lévinas, cette formulation plutôt rare, faire son oeuvre. L'énorme responsabilité de cette oeuvre, pas seulement dans la philosophie mais aussi dans la médecine, l'économie, l'Etat, etc. (p180), c'est qu'elle propose un enchaînement, une mise en série, de la "dé-stricturation ab-solue", écrit Derrida, en une formulation oxymorique où chacun des deux mots est lui-même déchiré. Il faut, pour faire oeuvre de ces noeuds d'interruptions, une stricture. Ce mot, largement utilisé par Derrida depuis Glas (1974 à propos de Hegel), Spéculer - sur "Freud" (texte issu d'un séminaire de 1975 sur l'Au-delà du principe de plaisir), La Vérité en peinture (1978, à propos de Van Gogh), travaille chaque fois la logique de l'oeuvre, en tant qu'elle entrelace la différance sans la suturer. En mobilisant ce mot au sujet de l'écriture de Lévinas, Derrida place celle-ci dans une série. |
La difficulté, pour Lévinas, tient au risque de contamination. Il voudrait entendre un Dieu "non contaminé par l'être", mais la menace de cette souillure, cette contagion, revient chaque fois qu'il interrompt l'interruption. D'un côté, l'obligation oblige, c'est une religion (liaison); mais d'un autre côté, pour préserver l'incalculable, l'ob-ligation fait ob-jection, ob-stacle, à la ligature. L'interruption, que Derrida fait passer au milieu des mots, fait revenir la déliaison. Mais tout cela, direz-vous, c'est la stricture même : c'est ainsi qu'opère l'oeuvre lévinasienne. |
|
||||||||||||||
| |||||||||||||||||
Création
: Guilgal |
|
Idixa
|
|
||||||||||||
Derrida ArchiOeuvreLevinas FF.LLK DerridaStrictureNE.LLK DerridaLevinasLF.LLK DerridaIncondGV.LLK UStrictureLevinas Rang = PLevinasStructureGenre = MR - IA |
|||||||||||||||