Derrida
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de Jacques Derrida

Un seul mot - ou un syntagme.

         
   
Derrida, l'hospitalité                     Derrida, l'hospitalité
Sources (*) : Derrida, Lévinas               Derrida, Lévinas
Jacques Derrida - "Adieu à Emmanuel Lévinas", Ed : Galilée, 1997, pp64-66

 

Enjaku Jitsukawa (Utagawa Yoshitaki) -

Derrida, l'éthique

Il faut l'hospitalité au pire, qui à la fois appelle et exclut le tiers, pour laisser venir la justice, accueillir l'autre et se protéger contre la violence de l'éthique

Derrida, l'éthique
   
   
   
Derrida, le mal radical Derrida, le mal radical
Derrida, le juste               Derrida, le juste  
Derrida, violence, cruauté                     Derrida, violence, cruauté    

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Dans Totalité et infini, pour définir le discours qui se présente comme Justice "dans la droiture de l'accueil fait au visage", Emmanuel Lévinas introduit un tiers qui s'interpose dans le face-à-face. C'est le langage, le témoin, l'illéité où la justice commence comme droit, dans le droit et au-delà du droit. Jacques Derrida avance une interprétation singulière de ce tiers. Selon lui, l'interposition du tiers est un appel à la justice, mais aussi contre la justice. Il y aurait chez Lévinas un Job qui proteste contre l'injustice de la justice, crie à la contradiction, espère en un juste qui soit encore plus juste que la justice. Pour ce tiers qui interrompt le face-à-face avec l'autre, il faut une justice qui excède la justice, une justice que rien, ni personne, ne précède. Ce qui s'annonce là, toujours selon Derrida, c'est la figure de l'Etat, la structure politique de la société, celle du discours philosophique, de son intelligibilité, sa signature, sa question. Pourquoi Lévinas passe-t-il de la responsabilité éthique du face-à-face, une relation avec l'unique, l'incomparable, à la responsabilité juridique de la justice, qui vise l'équité, l'égalité entre sujets, un calcul, une comparaison, la pesée d'une pensée? Il s'agit, insistons sur ce point, d'une interprétation derridienne et non pas du dire de Lévinas. S'il faut faire appel au tiers, c'est à cause d'un danger : "l'immédiateté absolue du face-à-face avec l'unique". Le duel entre deux uniques, qui est aussi l'éthique dans sa pureté, contient une violence potentielle qui peut se déchaîner dans le rapport au prochain. On ne discernerait plus, dans cette violence, le bien du mal, l'amour de la haine, le désir de vie de la pulsion de mort.

 

 

C'est pourquoi, inéluctablement, il faudrait faire appel à ce tiers qui amène avec lui le savoir, la technique, les procédures réglementées qui trahissent l'éthique pure du face-à-face et peuvent se transformer en mal radical, en pire. L'appel au tiers peut s'analyser comme un parjure qui, inéluctablement, entre en contradiction avec l'éthique. C'est une autre dimension de l'hospitalité, de l'accueil de l'autre.

 


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