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TABLE des MATIERES : |
NIVEAUX DE SENS : | ||||||||||||||||
Derrida, Blanchot | Derrida, Blanchot | ||||||||||||||||
Sources (*) : | Derrida, la marche, le pas | Derrida, la marche, le pas | |||||||||||||||
Jacques Derrida - "Parages", Ed : Galilée, 2003, pp67-68, "Pas" Ex Libris - |
Derrida, l'innommable | Dans les récits de Blanchot, un "Viens" plus ancien que le temps appelle depuis une crypte absolue; abordant l'impossible, l'imprésentable obscénité, il paralyse |
Derrida, l'innommable | ||||||||||||||
Derrida, une crypte | Derrida, une crypte | ||||||||||||||||
Oeuvre, arrêt, différance | Oeuvre, arrêt, différance | ||||||||||||||||
Derrida, "Viens" | Derrida, "Viens" | ||||||||||||||||
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Que "fait" un récit? Et que "fait", par exemple, un récit de Blanchot? Selon Derrida, c'est autre chose qu'un poème, une science, une philosophie. Maurice Blanchot écrit des fictions, mais ce qu'il décrit, s'il y a description, ce sont des mouvements, des trajectoires. Quand il dit "Viens", il s'agit d'un événement à venir, qui ne s'est pas encore produit et ne se produira peut-être jamais; et cependant cet événement a déjà eu lieu, il en reste des traces, des vestiges. Il est oublié, un oubli qui n'est pas celui de la psychanalyse (l'économie du refoulement, qui garde ce qu'elle refoule), mais un "oubli de l'oubli", un "oubli sans oubli", un oubli "au-delà des catégories de l'oubli", selon les formules derridiennes qui renvoient à un oubli "tout autre" qui n'est pas celui du langage courant, mais qu'on ne peut désigner qu'avec les mots du langage courant. A chaque fois que Blanchot écrit "Viens", il y aurait recoupement entre un "Viens" effroyablement ancien, oublié, plus ancien encore que le temps, qui nous met en rapport avec un passé qu'aucun concept ne peut citer, et un "Viens" présent, adressé à un Qui (fictif), celui du récit, qui "arrive d'un pas simple". Quel est alors le désir de Blanchot? Un désir de paralysie. La paralysie est un mouvement démesuré qui n'arrête jamais, un "désir du sans-désir" (la formule est de Blanchot). Le "Viens" n'est pas un impératif. Rien de nommable n'est appelé, ordonné, demandé [Corrélat : puisqu'il y a quand même un "Viens", c'est que ce qui est appelé est innommable]. La pensée traditionnelle, métalinguistique ou pas, ne touche pas à cette expérience "obscène" qui est aussi celle d'un certain commencement, d'une "auguralité". Pour y toucher, Blanchot franchit le langage, il efface les images, les figures, il nomme des lieux qui ne sont pas dans l'espace, mais vers l'abîme : la mer, l'escalier, le labyrinthe, le piège, la chambre et, dans le Très-Haut, le cri, le vomissement (voir sur ce point Derrida, Parages, pp94-95). |
Le tampon ex libris ci-dessous est peut-être celui de Guillaume Apollinaire.
"Si une science ou une théorie de la lecture de ces récits devait se constituer et en venir à son nom, je l'appellerais la paralyse. Ce serait aussi la science et la pratique de son écriture, de ce qu'il fait en écrivant, lui. Il - la paralyse - écrit, décrit le désirable piège d'un viens" (Derrida, Parages, p68). Quel est le concept singulier de l'oeuvre mis en oeuvre dans les textes de Blanchot? Derrida lui donne un nom, la paralyse. C'est une "structure labyrinthique et piégée" où l'événement est un pas (le pas de la littérature, du récit), mais un pas qui en avançant arrête (le pas d'événement, la passivité, l'oubli qui enferme dans la crypte). Chez Blanchot, le proche et l'éloignement se confondent dans le mouvement même du récit. Que fait-il alors? Il franchit le langage, il aborde "l'impossible, l'obscénité imprésentable qui ne nous lâchera plus" (p69). |
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Création
: Guilgal |
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Idixa
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Derrida DerridaBlanchot CH.LDD DerridaMarcheDD.LLK DerridaInnommableFL.LLK DerridaCrypteDT.KKL OeuvreInarretHK.LLE DerridaViensTE.LLO UBlanchotRecitsOubli Rang = RBlanchotViensGenre = MK - NG |
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