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TABLE des MATIERES : |
NIVEAUX DE SENS : | ||||||||||||||||
Derrida, fable, récit | Derrida, fable, récit | ||||||||||||||||
Sources (*) : | Sur l'"autobiographie", alliance entre vie et mort | Sur l'"autobiographie", alliance entre vie et mort | |||||||||||||||
Jacques Derrida - "Parages", Ed : Galilée, 2003, pp119, 120 - Survivre - - |
Derrida, acquiescement, le "oui" | Qu'un "je" se cite soi-même, qu'il en fasse le récit, c'est ce qui, dans la vie comme dans la Genèse, donne lieu à l'alliance de l'affirmation avec elle-même : "oui, oui" |
Derrida, acquiescement, le "oui" | ||||||||||||||
Derrida, l'alliance | Derrida, l'alliance | ||||||||||||||||
Derrida, la Torah | Derrida, la Torah | ||||||||||||||||
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Il est question du texte de Shelley, The Triumph of Life. Comment le qualifier, ou faut-il même le qualifier? Faut-il le faire entrer dans un genre, par exemple : poème [le mot utilisé habituellement par les commentateurs], récit, narration? Il y aurait, selon Derrida qui insiste sur ce syntagme, il y a, des éléments de récit dans ce texte. Il y a ces éléments, même si le texte s'y dérobe, même s'il les déborde. Quels éléments? Cette double affirmation justement, ce "oui, oui" (deux "oui", deux acquiescements séparés par une virgule). Dans le texte, Shelley dit "je", et se cite lui-même : "I said". Il se cite disant "je", et c'est cette re-citation qui intéresse Derrida, ce serait elle qui ferait le récit. C'est d'ailleurs elle qu'il retrouvera aussi dans l'invagination du récit blanchotien, La Folie du Jour. Mais revenons à la double affirmation : - premier acquiescement : en s'énonçant au présent, le "je" dit "je vis, je suis vivant". C'est un "oui" performatif qui ne dit rien, n'a pas d'autre contenu que cette affirmation. Dans le récit de Shelley, je rêve, j'ai des visions, des hallucinations, je peux parler au présent de ce que je vois. J'affirme ces visions. C'est un poème. Et même si Shelley est mort noyé avant d'avoir fini de rédiger ce poème, il se dit toujours au présent. - deuxième acquiescement : dans ce présent d'un autre type, Shelley se cite lui-même. Il raconte : J'ai dit que j'avais ces visions, ces hallucinations, je n'en parle pas seulement dans l'immédiateté mais aussi en prenant mes distances, ironiquement. En outre, je ne parle pas que de mes visions du moment, j'en raconte aussi d'autres. Je me raconte racontant un poème. En se disant "oui" à lui-même comme autre, Shelley s'engage dans une topologie en anneau où chaque supplément de vie est un tour en plus, une survie. Un peu plus loin dans le même texte, Jacques Derrida résume la syntaxe "à peu près intraduisible" du oui, oui. Il propose une "lecture [de Shelley] guidée par les problèmes du récit comme réaffirmation (oui, oui) de la vie où le oui, qui ne dit rien, ne décrit rien que lui-même, que la performance de son propre événement d'affirmation, se répète, se cite, se dit oui à lui-même comme autre selon l'anneau, récite un engagement qui n'aurait pas lieu hors cette répétition d'une performance sans présence. Cet étrange anneau ne dit oui à la vie que dans l'équivoque surdéterminante du triomphe de la vie, du triomphe sur la vie, du triomphe marqué dans le sur d'un survivre" (Derrida, Survivre, dans Parages pp138-139). |
On trouve dans La folie du jour, de Blanchot, le même genre d'autocitation. Comme le signale Derrida (Parages p129), le début de ce récit (p9) est cité (sans guillements) vers la fin (p29). La deuxième fois, il n'est plus raconté au présent, mais cité : Un récit? Je commençai : ... Derrida rapproche cela du récit de la création dans l'Ancien Testament. Dans la Genèse (qui est aussi un commencement, et qui commence par "au commencement"), le premier verset est traduit par André Chouraqui : Entête, Elohim créa les cieux et la terre. Dans le même verset, le monde est créé au présent (première affirmation), et cette création est racontée : deuxième affirmation. Ce double oui qui justapose création et citation de la création est répété plusieurs fois : 1.3 Dieu dit: Que la lumière soit! Et la lumière fut. 1.4 Dieu vit que la lumière était bonne; et Dieu sépara la lumière d'avec les ténèbres. 1.5 Dieu appela la lumière jour, et il appela les ténèbres nuit. Ainsi, il y eut un soir, et il y eut un matin: ce fut le premier jour.
Un seul narrateur mais deux récits ou un récit dédoublé : l'un emboîté, l'autre général; l'un raconté, l'autre racontant. D'un côté le texte de Shelley affirme un certain genre de littérature (c'est un poème), d'un autre côté, il raconte en abyme la loi de ce genre (je vous le dis : ceci est un poème). C'est cette double affirmation qui intéresse Derrida. L'affirmation ne peut s'allier avec elle-même (alliance) que si elle est racontée par un autre (on revient sur le même point mais autrement, en faisant le tour de l'anneau). Ce dédoublement dans l'oeuvre peut conduire à deux interprétations différentes : - triomphale : quelle gloire d'avoir raconté cela! - endeuillée : j'en ai fini avec ces visions, ces hallucinations, j'en fais mon deuil, je ne peux que les raconter. Cela conduit à l'alliance où le récit s'affecte lui-même disant doublement oui : comme un "je" et comme un "autre", une alliance qu'on pourrait qualifier de primitive ou primordiale, ou encore de scène primitive (locution que Derrida utilise plusieurs fois) si elle était la première - mais elle ne l'est pas. Il n'y a pas de première scène, chaque scène en réitère une autre. |
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Création
: Guilgal |
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Idixa
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Derrida DerridaFable DG.GDK VieMortAllianceDG.LEF DerridaOuiLM.KKM DerridaAllianceDF.LFD DerridaToraJC.PPL UDoubleOuiJeRecit Rang = LJeRecitOuiOuiGenre = MK - NG |
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