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TABLE des MATIERES : |
NIVEAUX DE SENS : | ||||||||||||||||
La déconstruction, contre elle - même? | La déconstruction, contre elle - même? | ||||||||||||||||
Sources (*) : | Derrida, l'éthique | Derrida, l'éthique | |||||||||||||||
Jacob Rogozinski - "Cryptes de Derrida", Ed : Lignes Ed., 2014, p158 Route tournante (Soutine, 1939) - |
S'il y a un tournant dans la déconstruction, il s'énonce en deux thèses indissociables : 1/ Il y a de l'indéconstructible; 2/ Il y a du tout-Autre |
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Jacques Derrida a toujours nié qu'il y ait eu un tournant dans son œuvre, mais bien entendu cela n'empêche pas les analystes, les lecteurs, d'en découvrir. Jacob Rogozinski fait observer qu'à partir d'un certain moment, le ton belliqueux, combatif des premiers textes à l'égard des contemporains de Derrida, est remplacé par une relecture amicale, généreuse. Cela vaut au moins pour certains auteurs comme Artaud ou Lévinas : il préfère désormais l'écoute attentive, l'accueil, la confiance. Rogozinski nomme tournant de la générosité cette mutation du regard et de l'écoute. Ce passage de la polémique au "oui" est-il une rupture théorique? Non, car les principales thèses de la déconstruction sont réaffirmées. C'est un déplacement d'accent, de motifs. Mais pour que la justice, le messianisme, l'amitié, l'hospitalité, la promesse ou la démocratie entrent en scène, il aura fallu deux décisions souveraines, c'est-à-dire imprévisibles, injustifiables et folles. Ces décisions sont des prises de position, des thèses qu'on peut qualifier d'axiomes ou d'actes de foi : - Il y a de l'indéconstructible. Il faut distinguer, dit Derrida, entre le droit (déconstructible) et la justice (indéconstructible). Cette affirmation est un coup de force, un point d'arrêt une limite infranchissable. En écrivant : la déconstruction est la justice, Derrida semble en faire la clef irréductible de toute l'œuvre. La justice serait l'expérience de l'altérité absolue, et la déconstruction devrait rendre justice à cette altérité. A partir de là, ce n'est pas un seul indéconstructible que Jacques Derrida prononce, c'est toute une série. - Il y a du tout-Autre. "tout autre est tout autre", dit Derrida. Il y a de l'altérité absolue. Cette affirmation est-elle, elle aussi, un coup de force? Elle prolonge la quête de l'excès, l'accueil de l'impensé immanent à la déconstruction. L'imprévisible, l'inattendu, l'événement, c'est ce qui laisse venir l'aventure du tout autre. |
Un tournant, selon Soutine (1939).
De cette double prise de position, Jacob Rogozinski tire deux conclusions paradoxales. 1/ en reconnaissant des points de résistance irréductibles, Jacques Derrida pose une limite à la déconstruction. Sous l'influence de Lévinas et peut-être aussi de Walter Benjamin, il associe cette limite à l'expérience éthique, à la survenue d'un événement imprévisible, qu'il qualifie de messianique (le messie anonyme, sans figure, absolument indéterminé); 2/ Néammoins ces deux thèses pourraient conduire à une impasse. Tous les motifs derridiens (la démocratie, le don, l'arrivée, etc.) sont ambivalents, aporétiques. La trace n'arrive jamais, elle n'arrive qu'à ne pas arriver. Même le nom propre n'arrive qu'à s'effacer. L'événement ou la rencontre deviennent alors impensables ou absurdes. A peine posée, à peine indiquée comme irréductible, la limite disparaît. En conséquence, Rogozinski finit par nier l'existence d'un tournant. Jacques Derrida reste enfermé dans son secret, sa crypte, que le "tournant de la générosité" n'ouvre pas. Quelle crypte? Il propose deux pistes : celle du nom propre et celle de la Shoah. |
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Création
: Guilgal |
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Idixa
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Rogozinski DeconsRetour II.LKJ DerridaEthiqueWU.LKD UTournantDecons Rang = MDeconsTournantGenre = MR - IA |
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