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TABLE des MATIERES : |
NIVEAUX DE SENS : | ||||||||||||||||
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Orlolivre : comment ne pas combattre Amaleq? | Orlolivre : comment ne pas combattre Amaleq? | ||||||||||||||||
Sources (*) : | Saül, premier roi d'Israël | Saül, premier roi d'Israël | |||||||||||||||
Guideon Berto - "La Bague ouverte", Ed : Galgal, 2007, Page créée le 28 déc 2016 Samuel faisant signe a Saul qu'il a perdu la royaute - |
"Amaleq" est le nom confus, inintelligible, du mal radical à détruire absolument, inconditionnellement, pour que l'avenir reste ouvert |
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"Samuel dit un jour à Saül : C'est moi que le Seigneur avait envoyé pour te sacrer roi de son peuple Israël; maintenant donc, obéis aux paroles du Seigneur. Ainsi parle l'Eternel-Cebaot : J'ai à demander compte de ce qu'Amalec a fait à Israël, en se mettant sur son chemin quand il sortit d'Egypte. Maintenant, va frapper Amalec, et anéantissez tout ce qui est à lui : qu'il n'obtienne point de merci! Fais tout périr, homme et femme, enfant et nourrisson, boeuf et brebis, chameau et âne!" (Samuel I 15:1-3). L'ordre divin, transmis par le prophète Samuel au roi Saül, est clair : il faut exterminer Amaleq et détruire tous ses biens. Mais ce n'est pas ce que fait Saül : "Saül défit Amalec, depuis Havila jusqu'à Chour, sur la frontière d'Egypte. Il prit vivant Agag, roi d'Amalec, et fit passer tout son peuple au fil de l'épée. Mais Saül et l'armée épargnèrent Agag, ainsi que les meilleurs pièces du menu et du gros bétail, les coursiers et autres animaux de choix, tout ce qu'il y avait de meilleur; ils ne voulurent point les détruire, n'anéantissant que les choses chétives et de peu de valeur. Sur quoi, l'Eternel parle ainsi à Samuel : Je regrette d'avoir conféré la royauté à Saül, parce qu'il m'a été infidèle et n'a pas accompli mes ordres. Et Samuel, consterné, implora le Seigneur toute la nuit" (Samuel I 15:7-11). Saül récupère la plus belle partie du butin, et en offre une partie à Dieu en sacrifice. Mais ce n'était pas ce qu'il fallait faire : Samuel répondit : "Des holocaustes, des sacrifices ont-ils autant de prix aux yeux de l'Eternel que l'obéissance à la voix divine? Ah! l'obéissance vaut mieux qu'un sacrifice, et la soumission que la graisse des béliers. Mais la rébellion est coupable comme la magie, et l'insubordination comme le crime d'idolâtrie. Puisque tu as repoussé la parole de l'Eternel, il te repousse de la royauté" (Samuel I 15:22-23). A la suite de cette faute, les trois fils de Saül, Jonathan, Abinadab et Malkichoua seront tués par les Philistins. Saül se suicidera, et sa fille Mikhal n'ayant pas de descendants, la lignée de Saül sera détruite. |
Samuel faisant signe à Saül qu'il a perdu la royauté (John Singleton Copley, 1798).
Kant a donné la première interprétation philosophique du mal radical en 1792 dans son essai Sur le mal radical dans la nature humaine. Mais on trouve longtemps avant lui une figure ou plutôt un nom biblique qui porte cette idée : Amaleq. Son crime, c'est d'avoir voulu empêcher les Hébreux de sortir d'Egypte. En conclusion de cet épisode, il est écrit : L'Eternel dit à Moïse : "Consigne ceci, comme souvenir, dans le Livre, et inculque-le à Josué : que je veux effacer la trace d'Amalec de dessous les cieux". Moïse érigea un autel, qu'il nomma : "Dieu est ma bannière". Et il dit : "Puisque sa main s'attaque au trône de l'Eternel, guerre à Amalec de par l'Eternel, de siècle en siècle!" (Exode 17:14-16). Entre tous les ennemis, la bible en distingue un que, de siècle en siècle, il faut détruire, exterminer, annihiler. Le texte ne donne pas de détail sur la faute commise; mais l'attaque ayant eu lieu entre la traversée de la mer rouge et le don du Sinaï, on comprend que c'est le don de la loi lui-même qui est en cause. Alors que, selon Kant, le mal radical est une subversion, une inversion de la loi, il est dans le texte biblique la suppression de la possibilité de la loi. La sanction énoncée par le texte est redoutable : il faut que la trace d'Amaleq soit "effacée de dessous les cieux". Ce "il faut" est inconditionnel, radical, il ne souffre pas de discussion. Pour comprendre ce qui est reproché à Amaleq, il faut s'intéresser à la sanction de Saül. Saül est privé de royauté, et aussi de descendance. Il sera remplacé par David, qui est l'ancêtre du messie. Ni David, ni son fils Salomon, ne sont plus vertueux que Saül. Au contraire, cette faute-là est la seule que Saül commet. David a fait la guerre, il s'est emparé de l'épouse de son subordonné; Salomon a laissé prospérer les cultes étrangers, il a commis des injustices et, lui aussi, des frasques sexuelles. Et pourtant, ce sont eux les ancêtres du Messie. Saül ne bénéficiera d'aucune indulgence pour ses qualités. Il perd le pouvoir parce quil na pas voulu mettre en oeuvre, inconditionnellement, linjonction de détruire Amaleq et tous ses descendants. Répondre conditionnellement, par une économie, à un principe inconditionnel, cest une faute; mais cest une faute que, en tant que roi, il ne pouvait peut-être pas faire autrement que de commettre. Ne devait-il pas écouter la voix de son peuple? Ainsi en va-t-il du théologico-politique : par rapport à la parole du prophète, le roi est toujours en porte-à-faux. La faute de Saül est si grave car c'est l'avenir, dans sa possibilité même, qui est mis en question. La tradition de la Cabale fait observer que la guematria d'Amaleq (240) est exactement celle de safek : le doute. Amaleq est l'indifférencié. Il est le monde du tohu-bohu, informe, errant, sans but, sans consistance ni place. Dans son monde, aucune réparation (tikoun) n'est possible : la destruction est inéluctable. |
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Création
: Guilgal |
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Idixa
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Guideon ViolenceMalRad DQ.MMM HebSaulME.KKM XAmaleqMalRadAvenir Rang = XamaledMalradavenirGenre = MR - IA |
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