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Derrida, la mort                     Derrida, la mort
Sources (*) : Derrida, la philosophie               Derrida, la philosophie
Jacques Derrida - "Donner La Mort", Ed : Galilée, 1999, p31

 

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Quand l'âme se sépare du corps, elle se donne la mort - un don qui, selon Platon, n'entre dans aucun échange, aucun commerce de la vie

   
   
   
               
                       

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Selon Socrate qui, dans le Phédon, s'exprime le jour même où il va recevoir la cigüe, l'âme ressemble à ce qui est divin, impérissable, intelligible, indissoluble, invisible, et le corps à ce qui est visible, mortel. A la mort, l'âme s'en va vers un lieu noble, pur, impérissable, un lieu qui lui ressemble, tandis que le corps se dissoud. Et voici ce que Platon fait dire à Socrate :

"Si c'est en état de pureté que l'âme s'est séparée du corps, n'entraînant avec elle rien de celui-ci, parce que, dans le cours de la vie, elle n'a, de son plein gré, nul commerce avec lui, mais qu'au contraire elle le fuit et s'est de son côté ramassée sur elle-même; parce que c'est à cela qu'elle s'exerce toujours...; en quoi faisant, elle ne fait rien d'autre que de philosopher au sens droit du terme et de réellement s'exercer à mourir sans y faire difficulté, contesteras-tu que ce soit là un exercice de mort?"

Dans ce texte de Platon, la psychè (l'âme) ne se rassemble, elle ne s'éveille à la conscience de soi que dans le souci de la mort. Le moi individuel, responsable, ne peut émerger, s'individualiser, s'intérioriser (ce qui, selon Platon, s'accomplit dans le mouvement de la philosophie) que dans l'anticipation du mourir. Socrate ne cherche pas à éviter sa mise à mort : il l'attend au contraire avec calme, espoir.

 

 

Dans le cours usuel de la vie, l'âme n'aurait, "de son plein gré", aucun commerce avec le corps. Elle serait déjà, virtuellement, séparée, comme si le corps n'existait plus, elle anticiperait déjà la mort. L'âme n'échange avec le corps que quand elle y est forcée - c'est une déchéance, une impureté. En tant qu'âme, elle aspire à la mort du corps. Cette mort est pour elle une libération, une délivrance. En se donnant la mort à elle-même, elle se dégage de l'obligation d'échanger, elle se libère de toute économie. D'un côté, le don de la mort exclut l'échange, mais d'un autre côté, pour "triompher" de la vie, il faut l'incorporer, et incorporer avec elle ses mystères.

- Colette : Un suicide est une adresse à l'autre, un appel. Se donner la mort, dans le temps de la mise à mort, c'est entrer dans un commerce avec l'autre, un échange. Mais une fois la mise à mort réussie, alors il n'y a plus de contrepartie possible. Quelles que soient les intentions initiales, le don mortel aura été inconditionnel, pur, illimité. Il semble que, pour Platon, la philosophie participe aussi d'un tel don de la mort. Pour accéder à une pensée pure, il faudrait dissocier radicalement l'âme du corps. Alors le corps devient cadavre, et l'âme invisible, éternelle, rejoint l'Hadès. Quel est le gain du philosophe? En tant qu'homme corporel, il ne gagne rien, il perd, puisque pour accéder à cette vérité, cette délivrance, il lui aura fallu travailler en philosophe, lutter contre ce qui, en lui-même, participe de l'Eros, combattre les forces démoniques qui le maintiennent corporellement vivant. Le problème, c'est qu'en tant qu'être vivant, le philosophe n'est jamais à l'abri d'un retour.

 


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