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TABLE des MATIERES : |
NIVEAUX DE SENS : | ||||||||||||||||
Folie de la langue sacrée, maternelle | Folie de la langue sacrée, maternelle | ||||||||||||||||
Sources (*) : | Derrida, judaïsme, judéités | Derrida, judaïsme, judéités | |||||||||||||||
Jacques Derrida - "Les Yeux de la langue - L'abîme et le volcan", Ed : Galilée, 2012, p60 - - |
Derrida, sa Cabale cachée | Tout langage est hanté par un spectre sacré : le pouvoir de nommer, et nous fait vivre au-dessus d'un abîme : le nom de nom, transcendant et plus puissant que nous |
Derrida, sa Cabale cachée | ||||||||||||||
Derrida, le nom | Derrida, le nom | ||||||||||||||||
Derrida, le langage | Derrida, le langage | ||||||||||||||||
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Jacques Derrida analyse la lettre que Gershom Scholem a adressée à Franz Rosenzweig le 26 décembre 1926. Il isole dans cette lettre un énoncé, une sentence, une phrase plus théorique qui dit l'essence du langage selon Scholem (qui reprend une thèse de Walter Benjamin) : "Sprache ist Namen". Le langage, c'est le nom, ce mot n'étant pas pris au sens grammatical de substantif, mais comme "pouvoir de nommer, d'appeler en général". Ou encore : la langue consiste en noms (p27). C'est cette théorie du langage qui semble gouverner l'ensemble de la lettre. Tout en insistant sur le caractère "interne" de l'analyse qu'il fait de ce texte, Derrida reprend implicitement cette thèse à son compte. La consistance de la langue, son essence, se présente dans le vocabulaire de Gershom Scholem comme abîme, ou encore comme langue sacrée, ou encore comme "nom"- le nom comme tel, c'est-à-dire le nom de dieu. "Au fond de l'abîme, il n'y a jamais que de la langue sacrée" écrit Derrida (p33). Sans le nom, la langue "ne consiste pas et ne revient jamais, ne revient à rien, ne revient à personne et ne revient plus à elle-même" (p28). S'il n'y avait pas le nom, la langue ne serait rien, il n'y aurait pas de revenance en elle, elle n'aurait pas de contact avec le monde. Les noms, qui ne sont "ni présents ni absents, ni perceptibles ni imperceptibles, ni non plus hallucinés", hantent nos phrases (p60). Mais le nom de nom (pp27, 59) ou le nom du nom (p28), silencieux et sacré, nous ne le voyons pas, nous ne le connaissons pas, c'est l'abîme, "l'abîme comme la chose même" (p61). C'est une potentialité quasi autonome, cachée, enfouie, ensommeillée. Dans l'analyse de Scholem, ce qui arrive avec la sécularisation de la langue hébraïque, c'est que la langue sacrée, celle des noms, est ressuscitée. C'est un acte de sorcellerie. Ce fond sans fond (abîme = Abgrund), ce volcan, usuellement scellé, ne se laisse pas dominer, instrumentaliser. La langue sacrée ne se laisse pas décapiter (p39), désacraliser. Les noms sacrés pourraient se venger, ils peuvent surgir dans la vie de tous les jours, à tout moment. Alors l'étude et la prière ne suffiront pas pour contrôler l'effroi, la terreur, la jouissance (p52). |
Devant Rosenzweig, Scholem avoue son inquiétude, son angoisse, il se confesse. Dans cette langue hébraïque sécularisée dont il a été lui-même un partisan, un acteur, l'ancienne langue sacrée insiste. Le nom occulté, encrypté, possède encore un pouvoir magique. Il peut déclencher une catastrophe, une apocalypse. Analysant les apories de la lettre de Scholem, Jacques Derrida semble comparer la sécularisation de la langue hébraïque à son propre travail. Et si, en libérant la puissance du nom [la différance, la dissémination, etc.], la déconstruction déclenchait un mouvement comparable à celui d'une langue sacrée? Et si, par le réveil des noms, elle pouvait elle aussi faire venir une apocalypse, un mal? |
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Création
: Guilgal |
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Idixa
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Derrida LangueSacree CE.LLK DerridaJuifsQM.MLJ MQiDerridaCabaleOF.LOF DerridaNomHE.LKE DerridaLangageGD.LDF ULangageNom Rang = ULangageNommerPouvoirGenre = MK - NA |
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