1. La structure sacrificielle est omniprésente. Ecrire, nommer, dessiner, c'est déjà sacrifier. Dans les cultures traditionnelles, c'est le sacrifice animal qui est privilégié et organisé méthodiquement par des prêtres spécialisés. C'était le cas dans le Temple de Jérusalem, et les pratiques qui l'ont remplacé après sa destruction jouent sur le même thématique (prière). Il s'agit toujours de neutraliser la culpabilité déclenchée par le geste sacrificiel.

2. Il est impossible de détruire, d'abolir complètement la structure sacrificielle. Tant qu'on parlera, tant qu'on écrira, tant qu'on aura des pratiques symboliques, il y aura de la destruction de l'unique, du vivant. Il faudra donc toujours, par un moyen ou par un autre, neutraliser la culpabilité qui en résulte.

3. Le véganisme repose sur l'impossibilité de distinguer matériellement le sacrifice du meurtre. Pour établir cette distinction, la société institue une règle de droit, un rapport de pouvoir. C'est elle qui autorise la violence à l'égard d'un être sensible. Bien que ces critères soient mouvants, toujours contestables, dans une société donnée, ils existent et sont reconnus légalement. Il faut bien manger, dit-on pour justifier cette règle de droit.

Entre le point 2 et le point 3, la contradiction est insoluble.

4. Les végans voudraient abolir l'économie sacrificielle de l'animal, mais c'est impossible. Il faut vivre avec, et en même temps l'excéder. Tout est dans cet excès, ce qui peut se mettre (ou ne pas se mettre) dans cet excès.

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Propositions

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