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TABLE des MATIERES : |
NIVEAUX DE SENS : | ||||||||||||||||
"Glas" : Faire son deuil de la signature | "Glas" : Faire son deuil de la signature | ||||||||||||||||
Sources (*) : | Derrida, la mère, la matrice | Derrida, la mère, la matrice | |||||||||||||||
Jacques Derrida - "Glas", Ed : Galilée, 1974, 134b Apollon et Diane punissant Niobe en tuant ses enfants (Abraham Bloemart, 1591) - |
Derrida, la vie, la survie | Logique de l'obséquence : "Je suis la mère qui survit toujours à ce qu'elle aura engendré" |
Derrida, la vie, la survie | ||||||||||||||
Sur l'"autothanatographie", néologisme derridien | Sur l'"autothanatographie", néologisme derridien | ||||||||||||||||
Derrida, père / fils | Derrida, père / fils | ||||||||||||||||
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[Extrait du CNRTL : Obsèques. Étymol. et Hist. Ca 1150 oseque masc. (Thèbes, éd. G. Raynaud de Lage, 6153); ca 1175 obseque fém. (Benoît de Ste-Maure, Ducs Normandie, éd. C. Fahlin, 1703); ca 1175 obseques masc. ou fém. plur. (Id., ibid., 26408). Empr. au b. lat. obsequiae «funérailles» (cf. Blaise Lat. chrét.), altération du lat. class. exsequiae «pompe funèbre, funérailles, convoi» (d'où l'a. et m. fr. exeques «funérailles» en usage du début du xiiies. au mil. du xvies., cf. T.-L. et Gdf.) par croisement avec obsequia «clients, suite, cortège», plur. neutre de obsequium «complaisance, déférence, obéissance, service», de obsequi «céder aux volontés de, obéir», lui-même comp. de ob-, préf. marquant la proximité, la cause, l'échange, et de sequi «suivre». Le fém. plur. ne semble assuré qu'à partir du xvies. (1549, Est.).] La logique nommée par Derrida logique de l'obséquence, c'est que pour assister aux obsèques, il faut déjà avoir survécu. Dans obsequi, il y a l'idée de suivre (sequi). Aux obsèques, on suit le convoi, et on est celui (ou plutôt celle) qui suit. Pourquoi celle et non pas celui? Il ne s'agit pas de la mère au sens classique du terme, la maman, il s'agit du meurtre de la signature qui s'opère dans un lieu nourricier, une cavité utérine (colpos), le lieu du texte qui fait proliférer les marges. Pour que les marges prolifèrent, il faut tuer là où ça signe, le nom, le prénom, le surnom. La mère obséquente protège un texte sans signature; elle assiste à l'enterrement du nom, elle lui survit. "La mère suit. Comme elle suit absolument, elle survit toujours, futur qui n'aura jamais été présentable, à ce qu'elle aura engendré, assistant, impassible, fascinante et provocante, à la mise en terre de ce dont elle a prévu la mort. Logique de l'obséquence" (p134b). Elle "reste après avoir tué ce qu'elle a fait naître" (p286b). [C'est une logique christique ou quasi-christique, car la Vierge aussi, lieu de l'Immaculée Conception, du texte, survit à celui qu'elle a fait naître]. |
Apollon et Diane punissant Niobé en tuant ses enfants (Abraham Bloemart, 1591).
Nous suivons la logique de l'obséquence, dit Derrida (Glas p284b), mais seulement après des "détours et des retards à peine calculables". Il joue sur le double sens de Je suis : "Je suis toujours le mort. Qui me donne le pas". Il s'agit de lui-même, en tant que signataire, et d'un personnage de Genet, Ernestine, qui doit simuler le suicide de son fils. "Elle donne le pas à ne pas suivre" (Glas p285b). Suivre ou ne pas suivre, dans les deux cas il s'agit d'un pas. "La mère - on sait maintenant que ce mot ne veut plus rien dire que ce qui suit" (Glas, p286b), elle n'est rien d'autre que cela, "ce qui reste après avoir tué ce qui l'a fait naître", et l'avoir suivi à son enterrement, aux obsèques. Dans Glas, il ne s'agit pas de la mère "réelle" (comme on dit), il s'agit du texte, du texte-mère, d'un réceptacle, d'une boîte (p288b), du langage en général. La mère est ce qui vient avant et aussi derrière, après. Elle précède le fils et lui survit, elle vient avant et après, en plus, en retard, comme la langue maternelle, car c'est en elle, en son sein (colpos), que le texte continuera à exister, c'est en elle que le texte survivra toujours à toute signature. Si le fils est celui qui signe d'un nom, le nom du père mort, le meurtre du fils par la mère est déjà écrit, inéluctable. La logique de l'obséquence, c'est que la signature s'oubliera, s'effacera dans le réceptable. Ce n'est pas une mère castratrice, c'est une mère survivante. --- L'année suivante (1975), dans son séminaire, Derrida parlera de logique de la vivante (retranscrit dans Otobiographies, p33) et mentionnera la logique de l'obséquence (p60). Cela tend à prouver qu'au moment de l'écriture de Glas, il avait déjà pensé le pas au-delà de Nietzsche. La mère, c'est la vivante, et au-delà de ma mère, il y a le retour éternel de ma-vie. |
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Création
: Guilgal |
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Idixa
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Derrida DerridaDeuilNom ME.LME DerridaMereFilleFE.LDF DerridaVieTE.LDF AutoThanatoJE.LEE DerridaPereFilsIE.LKE UObsequentMere Rang = NMereObsequenceGenre = MR - IA |
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