Derrida
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de Jacques Derrida

Un seul mot - ou un syntagme.

         
   
Derrida, nation, élection                     Derrida, nation, élection
Sources (*) : Derrida, le nom               Derrida, le nom
Jacques Derrida - "Nationalité et nationalismes philosophiques : le théologico-politique", Ed : Non publié, 1986-1987, Séance 2 p12

 

Ezequel (20:18-24) -

Derrida, judaïsme, judéités

Aucun "schème" médiateur ne peut donner à une nation singulière une mission exemplaire, à la fois irremplaçable et singulière, ce ne peut être qu'un "shem", un nom propre

Derrida, judaïsme, judéités
   
   
   
Derrida, la Torah Derrida, la Torah
Derrida, le quasi - transcendantal               Derrida, le quasi - transcendantal  
                       

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Jacques Derrida fait un jeu de mots sur le son "chem", qui est à la fois celui du schème kantien et du shem hébraïque (le nom). Cette allusion n'a rien de circonstanciel puisque, un an avant d'avoir rédigé cette séance de séminaire (1986), il avait publié son texte sur Des tours de Babel où il souligne la situation paradoxale du nom propre Babel. [Dans les huit versets du texte sur la tour de Babel, la racine hébraïque chem (שם) est répétée six fois]. Il revient donc sur Shem à propos d'un passage du Traité Théologico-Politique de Spinoza (Ch XVII, 749 sur 1937). Les Hébreux n'ont jamais été en relation directe, face-à-face, avec Dieu. Il leur aura toujours fallu des intermédiaires, des herméneutes, des prophètes, des prêtres (Moïse, Aaron, les Lévites). L'émergence de la nation hébraïque n'est ni "un fait naturel dont on puisse se réclamer pour fonder un droit", ni une élection directe par un Dieu transcendant (p11). Entre la vocation universelle et l'élection singulière, il n'y a pas de schème au sens kantien, pas de médiation qui pourrait fonder un nationalisme philosophique. Qu'y a-t-il alors? Réponse de Spinoza : "Dieu songea moins à la prospérité du peuple qu'à la vengeance, et je ne puis assez m'étonner que la colère céleste ait été assez grande pour que Dieu se soit servi des lois, qui n'ont d'ordinaire d'autre but que la gloire, le salut et la sécurité du peuple tout entier, comme d'un instrument de vengeance et de châtiment général, à tel point qu'elles aient paru moins des lois accomodées au bien-être du peuple que des peines et des supplices infligés à la nation (voir ici)". A l'origine des lois, il y a donc, selon Spinoza, la violence divine. Les ordres sont transmis par Moïse, mais viennent directement de Dieu.

Derrida fait remarquer que, pour soutenir cette thèse, Spinoza cite un passage d'Ezechiel qui témoigne de cette violence divine non comme violence pure, mais comme nomination. En voici la traduction proposée par Derrida : "Ainsi je leur ai donné des règles de gouvernement qui n'étaient pas bonnes et des lois sous lesquelles ils ne pouvaient pas vivre - tout en les laissant se souiller eux-mêmes par les offrandes destinées au rachat de toute ouverture de la vulve [c'est-à-dire de tout nouveau-né]. Il fallait les détruire pour qu'ils apprissent que je suis Jéhovah, pour qu'ils sachent comment je m'appelle, quel est mon nom, et que je suis mon nom" (Ezechiel 20 : 25). (cf ci-contre la traduction de Chouraqui).

Commentaire de Derrida : "Voilà la vengeance, voilà la violence vindicatrice, revendicatrice, la revanche. Elle est destinée à faire connaître que je suis, qui je suis et quel est mon nom. Je vais leur apprendre comment je m'appelle". Puis il cite la traduction de ce passage par Chouraqui.

Traduction par Chouraqui d'un passage de la Torah : Ezequiel (20:18-24).

 

 

C'est donc par la nomination, par un surcroît d'élection, que Dieu a créé une nation privilégiée, et au sein de cette nation a nommé les Lévites, dispensés de travail, pour interpréter les lois. En rompant l'égalité, en humiliant le peuple, en suscitant de la jalousie, il a créé les conditions de la ruine de l'Etat. Ce mal qu'est la destruction de l'Etat est inscrit dans le principe même de la constitution de cet Etat (Derrida, p15). La corruption de l'Etat théocratique est inscrite dans sa fondation. Ce qui surprend et effraie Spinoza, c'est que la passion de Dieu (sa vengeance) puisse être à l'origine de l'Etat; et Derrida d'ajouter : tout cela arrive au nom du nom de Dieu, au nom de lui-même en son nom. L'institution des lois par Dieu, par la violence de son propre nom, n'est pas nécessairement un bien conforme à la raison (comme pourrait l'espérer Spinoza), mais un mal.

 


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