Lire Derrida, L'Œuvre à venir, suivre sur Facebook | Le cinéma en déconstruction, suivre sur Facebook |
TABLE des MATIERES : |
NIVEAUX DE SENS : | |||||||||||||||||
|
||||||||||||||||||
L'écranophile en voix off | L'écranophile en voix off | |||||||||||||||||
Sources (*) : | CinéAnalyse : il faut que je te porte, au - delà de l'être | CinéAnalyse : il faut que je te porte, au - delà de l'être | ||||||||||||||||
Ozzy Gorgo - "L'écranophile", Ed : Guilgal, 1988-2019, Page créée le 21 mars 2020 - |
Blue Velvet (David Lynch, 2001) - En rêve ou en fantasme, je reste engagé, inconditionnellement, envers l'autre : son monde est anéanti, il faut que je la porte |
|||||||||||||||||
Pour l'acquérir, cliquez sur le livre
|
On comprend à la fin que toute cette histoire n'est qu'un rêve, le rêve d'un garçon (Jeffrey) qui va probablement se marier avec une fille très respectable et qui se permet en attendant, une dernière fois (en rêve) quelques perversions et amours transgressifs. On y mélange tout ce qui peut être mélangé dans le rêve le plus usuel : meurtre du père (hospitalisé pour cause de crise cardiaque et absent pendant tout le film - Jeffrey va jusqu'à le remplacer dans sa boutique), rapport sexuel avec une fille plus âgée, mariée et qui a déjà un enfant, castration (l'oreille de Van Gogh, point de départ du film), ambivalence à l'égard de la jeune fille (Sandy) dont on prétend être amoureux, masochisme de la femme plus âgée (Dorothy Vallens), châtiment pour son audace et son voyeurisme (mais Jeffrey s'en remet rapidement), meurtre d'un succédané du père (Frank, joué par Dennis Hopper, tout un programme), complicité entre les autorités paternelles toutes aussi malfaisantes les unes que les autres, curiosité (Jeffrey rêve de prendre lui-même le rôle du détective), jouissance sexuelle en-dehors du lien familial autorisé, etc. On croirait un catalogue freudien (le catalogue merveilleusement agencé des composantes usuelles du r^ve), où presque rien n'est oublié, pas même le fétiche qui fait le titre du film (blue velvet). J'en viendrais presque à dire que le film, qui respecte la plupart des conventions du film noir, manque un peu de mystère. L'oreille par exemple, dans sa singularité d'oreille, est à peine exploitée (par la passion de Frank pour certaines ritournelles). Ce très joli objet bouffé par les insectes n'est qu'un gadget. Pour les commentateurs, on y trouve aussi, évidemment, le mélange usuel entre le film et la (vraie ?) vie : David Lynch qui tombe amoureux d'Isabella Rossellini, et la mise en place d'une équipe qui reviendra dans plusieurs films (Kyle Mc Lachlan qui anticipe Twen Peaks, Laura Dern, le compositeur Angelo Badalamenti). Ce film-matrice mérite sa place unique dans l'histoire du cinéma. C'est un film en boucle où la fin rejoint le début. |
Mais il y a aussi dans ce film autre chose, tout autre chose, quelque chose de plus inquiétant, étrange, qui ne boucle nulle part : l'attirance de Jeffrey envers ce qui, pour lui, est l'autre, Dorothy Vallens. Avant même de savoir qui elle est, à quoi elle ressemble, il doit aller vers elle (c'est le point commun avec un film auquel on compare souvent celui-là, Vertigo, de Hitchcock). Il aime sa future épouse, mais pas de la même façon, car il peut penser qu'entre Sandy et lui il y a du monde commun, du monde partagé (même si cette croyance n'est pas nécessairement vraie). Ce qui l'intéresse, c'est un monde étranger où la femme demande qu'on la frappe, un monde dont le personnage principal, Frank, est un malade mental. |
|
|||||||||||||||
|
||||||||||||||||||
Création
: Guilgal |
|
Idixa
|
|
||||||||||||
Films CinemaChrono 2001.LY.NCH EthiqueOeuvreEF.LMO zm.Lynch.2001 Rang = ZLynchBlueVelvetGenre = MH - NP |
|||||||||||||||