Derrida
Scripteur
Mode d'emploi
 
         
           
Lire Derrida, L'Œuvre à venir, suivre sur Facebook Le cinéma en déconstruction, suivre sur Facebook

TABLE des MATIERES :

                            NIVEAUX DE SENS :

Les collectes de l'Orloeuvre
   
     
L'écranophile en voix off                     L'écranophile en voix off
Sources (*) : CinéAnalyse : Sur la Shoah, deuil irréparable               CinéAnalyse : Sur la Shoah, deuil irréparable
Ozzy Gorgo - "L'écranophile", Ed : Guilgal, 1988-2019, Page créée le 2 octobre 2020

 

-

Shoah, le film de Claude Lanzmann (1985) témoigne de l'impossibilité du deuil

   
   
   
                 
                       

Pour l'acquérir, cliquez

sur le livre

logo

 

Ce sont des témoins qui ne témoignent ni de la mort, ni du deuil, mais de l'horreur. Ceux qui sont morts assassinés, en ce lieu, ne seront jamais des morts normaux, qui laissent une place normale dans la suite des générations. Les témoins ne peuvent pas en parler comme des individus sociaux au sens courant du terme. C'est ce qui donne au film de Lanzmann une place unique dans la construction de la mémoire : autre chose que l'histoire, le récit, la déploration, un rapport à l'inouï, l'irracontable.

Ces morts-là ne laissent aucune autre trace que la parole des survivants. En 2020, Lanzmann est mort, les témoins aussi sont morts, absents, le film prend statut d'archive. Nous savons que par ailleurs, il existe des documents, des preuves qui renforcent la crédibilité de leur parole, mais aucun objet matériel et même aucun texte n'a la force de ces témoignages. Par eux les morts survivent, une survie différente de toute autre survie : une survie sans possibilité de réparation ni de deuil, sans sublimation, sans esthétisation, une survie de la trace dans son essence, la trace sans trace, qui interdit toute récupération, y compris mémorielle. On peut faire l'histoire de la Shoah et il faut la faire, mais elle n'épuisera pas le rapport à ces disparus.

Le visage du coiffeur, entre deux témoignages.

 

 

Selon Derrida, le retour des revenants dont toute trace concrète est détruite, effacée, cette singularité des génocides dont aucun deuil ne peut rendre justice, c'est aussi l'essence du cinéma en général. Etrange relation entre un dispositif parfois industriel, un art de la modernité, et ces événements qui sont l'autre aspect, l'aspect sombre, le pire aspect du moderne.

Synopsis (Wikipedia, 18 avril 2019) :

Longue méditation douloureuse sur la singularité des crimes nazis et la douleur de l'Homme survivant, le film prend le parti de n'utiliser aucune image d'archives. Seuls des témoignages de rescapés, de contemporains ou d'assassins sont montrés. Quelques séquences ont été rejouées ou préparées (ainsi le récit poignant d'un coiffeur, Abraham Bomba) mais la plupart ont été tournées en caméra directe, traduites à la volée par l'un ou l'une des protagonistes.

D'une durée de près de 10 heures, le film est construit en quatre volets : la campagne d'extermination des camions à gaz à Chełmno ; les camps de la mort de Treblinka et d'Auschwitz-Birkenau ; et le processus d'élimination du ghetto de Varsovie.

Le volet consacré à Chełmno met en avant les témoignages de Simon Srebnik, détenu sauvé par sa voix mélodieuse et que les nazis faisaient chanter à la demande ; de Mordechaï Podchlebnik, détenu évadé ; de Franz Schalling, un soldat SS ; de Walter Stier, un bureaucrate nazi qui décrit le fonctionnement des chemins de fer (il insiste pour dire qu'il était trop occupé à gérer le trafic ferroviaire pour remarquer que ses trains transportaient des Juifs à la mort).

Le volet consacré à Treblinka met en avant les témoignages d'Abraham Bomba, détenu et coiffeur, de Richard Glazar, détenu appartenant au commando de travail et qui survécut à la révolte du camp, d'Henryk Gawkowski, polonais conducteur de locomotives pour qui seule la vodka permettait de supporter son travail, et de Franz Suchomel, un Unterscharführer SS qui a travaillé dans le camp. Il détaille longuement le fonctionnement concentrationnaire et criminel de la chambre à gaz du camp. Jusque-là stoïque, Bomba s'écroule en se remémorant la scène d'un codétenu obligé de raser sa femme et sa sœur à l'orée de la mort sans pouvoir leur venir en aide. De son côté, Suchomel affirme qu'il ne savait rien de l'extermination jusqu'à son arrivée à Treblinka.

Les témoignages sur Auschwitz sont fournis par Rudolf Vrba, l'un des rares détenus à avoir réussi à s'évader du camp, et par Filip Müller, détenu qui a travaillé dans l'un des fours crématoires (bouleversé par le souvenir, il se souvient du chant des prisonniers dans la chambre à gaz). Certains villageois des alentours sont interrogés, qui n'ont pas de peine à avouer qu'ils savaient.

Le ghetto de Varsovie est décrit par Jan Karski, qui travaillait pour le gouvernement polonais en exil et qui tenta sans succès de convaincre les gouvernements alliés d'intervenir pour mettre fin à la barbarie exterminatrice, et par Franz Grassler, adjoint du commissaire nazi du Ghetto ; et de survivants juifs de l'insurrection du ghetto de Varsovie.

Des entrevues avec Raul Hilberg, historien, ponctuent le film.

 


Recherche dans les pages indexées d'Idixa par Google
 
   
 
 

 

 

   
 
     
 
                               
Création : Guilgal

 

 
Idixa

Marque déposée

INPI 07 3 547 007

 

Films
CinemaChrono

1985.LA.NZM

IVChoa

WD.KJD

zm.Lanzmann.1985

Rang = ZZShoahLanzmann
Genre = MH - NP