Derrida
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Derrida, le pardon                     Derrida, le pardon
Sources (*) :              
Jacques Derrida - "Séminaire 1997-98 "Le parjure et le pardon" Volume 1", Ed : Seuil, 1997, p45

 

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Dans l'expérience temporelle du pardon (pardonnéité), c'est le mouvement même de constitution ontologique du sujet, entre passé ineffaçable et dette inexpiable, qui est en jeu

   
   
   
                 
                       

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Ce mouvement de "constitution ontologique du sujet" est pour Derrida une structure classique (p64), qu'il décrit plus loin dans la même séance dans une digression de deux pages (pp64-65) où ce mot, constitution, est repris. Ce qui se constitue, c'est en même temps, le sujet, l'expérience du rapport à soi, la mémoire, la culpabilité, la dette, et la demande de pardon, de réconciliation et de rédemption. Le mouvement du pardon n'est pas seulement éthique ou religieux, son essence est temporelle. Il suppose de l'irréversible, de l'inoubliable, de l'ineffaçable, de l'irréparable, de l'inexpiable, etc. Un événement a eu lieu - c'est une faute passée, dont la mémoire est irréductible.

Partant d'une remarque de Vladimir Jankélévitch sur le péché d'exister attribué aux Juifs par les nazis, Derrida généralise cette structure. On la trouve, dit-il, chez tous les humains, et aussi chez quelques philosophes dont il fait la liste dans l'ordre chronologique : Kant, Hegel, Nietzsche, Heidegger, Lévinas, "d'autres sans doute", qui supposent tous une culpabilité originaire, une dette ou une demande infinie. La faute d'être là attachée à la simple existence, il la rattache à l'humanité de l'homme en général.

Mais le mouvement temporel ne suffit pas pour faire une demande de pardon. Il faut encore un "Qui", la responsabilité d'une faute.

La scène finale du film Tout est pardonné (Mia Hansen-Løve, 2007).

 

 

Deux néologismes sont utilisés dans cette description : pardonnéité (p45), et passibilité (p64). Dans les deux cas, il s'agit de conceptualiser le mouvement d'une dette qui arrive en connexion avec un passé déjà passé, irréversiblement, mais qu'on ne peut ni oublier, ni réparer, ni révoquer, ni expier, etc. "Le passé est passé, l'événement a eu lieu, la faute a eu lieu, et ce passé, la mémoire de ce passé, reste irréductible, intraitable" écrit Derrida. Il est impossible de revenir sur le passé, sur la fate, elle a déjà eu lieu, et rien ne peut la compenser. Le désir et la promesse de pardon exigent une révolte contre cette temporalité, et peut-être contre le temps en général. S'il n'est plus irrécusable, immodifiable, c'est la subjectivité elle-même qui est emportée. Le pardon, s'il y en a, n'est fondé ni dans le droit, ni dans la raison, ni dans la compensation, mais dans le lieu d'une éthique hyperbolique, sans nom.

 


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