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Derrida, le pardon                     Derrida, le pardon
Sources (*) :              
Jacques Derrida - "Séminaire 1997-98 "Le parjure et le pardon" Volume 1", Ed : Seuil, 1997, pp46-47

 

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Comme le droit de grâce, le pardon est un acte souverain placé au-dessus des lois, dans une logique d'exception infinie et absolue

   
   
   
               
                       

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Le droit de grâce est le résultat d'une longue histoire religieuse, spirituelle, théologico-politique. Ce n'est pas le pardon, c'est une inscription dans le droit du droit au pardon corrélatif de la punition. Il y a droit au pardon comme il y a droit à punir, et ce droit s'incarne dans le souverain. Ce n'est pas le droit courant, c'est un pardon absolu, régalien, tout-puissant, une exception au droit au-dessus des lois, un acte de droit divin qui survit dans les démocraties modernes et aussi dans les républiques laïques. Sa particularité, c'est qu'à l'intérieur de l'ordre juridico-politique, il interrompt cet ordre, dans une logique d'exception infinie, absolue. C'est le droit le plus délicat, le plus difficile, celui qui porte au plus haut degré le risque d'agir injustement. Kant proposait de le limiter aux crimes contre le souverain lui-même. Dans son usage usuel, il retire l'exclusivité du droit de pardonner à la victime.

Le droit de grâce n'est pas toujours réservé au souverain. Un homme quelconque peut grâcier autrui, son ennemi ou son boureau, et même l'animal, selon Derrida, peut l'exercer - par exemple quand il laisse la vie sauve à son adversaire à l'issue d'un combat. Et à chaque fois que, dans la vie courante, on dit merci, d'une certaine façon, on rend grâce.

Philomena (Stephen Frears, 2014). [Un pardon presque chrétien].

 

 

Le discours de la Portia déguisée en juriste, dans Le marchand de Venise, décrit le pardon comme le pouvoir suprême, "un pouvoir qui, étant sans pouvoir, sans contrainte, sans obligation, gratuit, gracieux, est un pouvoir au-dessus du pouvoir, une souveraineté au-dessus de la souveraineté, une souveraineté superlative, plus puissante que la puissance" (Derrida, p85). Dans la puissance même, ajoute-t-il, cette puissance rompt avec la puissance [car elle passe par un recul, une renonciation]. Dans la vie sociale, la grâce est le privilège du roi, du prince. Au-dessus de lui, au-dessus des lois, au-dessus de l'ordre humain quoique dans l'ordre humain ["au-delà dans le politique"], plus juste que la justice, elle est ce qui ressemble le plus au pouvoir divin, le privilège de Dieu.

 


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