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Sources (*) : Derrida, silence, mutisme               Derrida, silence, mutisme
Ruth Shararii - "Persévérance d'une voix", Ed : Galgal, 2007, Page créée le 30 juin 2005

 

Bat Qol (Ruth Shararii, 2012) -

Commencé le 19 septembre 2002.

Bat Qol, fille de la voix

Bat Qol est l'écho de la voix prophétique, définitivement silencieuse

Bat Qol, fille de la voix
   
   
   
                 
                       

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On raconte dans le talmud (Baba Metsia 59b) l'histoire de Rabbi Eliezer, qui tenait à tout prix à prouver qu'il avait raison. Il fit appel à une voix surnaturelle. Si une telle voix se manifeste, ce n'est pas la voix prophétique car celle-ci a disparu pour toujours : c'est sa fille, sa descendante lointaine, son écho affaibli dans le monde actuel. On l'appelle Bat Qol, la fille de la voix. A la surprise générale, Bat Qol parlait toujours! R. Eliezer voulut s'appuyer sur elle pour prouver que ce qu'il disait était vrai, mais les autres rabbins (dirigés par R Gamliel, le Nassi c'est-à-dire le dirigeant de l'époque) refusèrent. Aujourd'hui disaient-ils (vers le 2ème ou 3ème siècle après JC), c'est le raisonnement qui compte, ce n'est plus la parole prophétique. Si celle-ci se manifeste, on ne l'écoute pas.

Les rabbins considèrent que nous devons nous situer sur un plan où la voix divine est silencieuse. Se conduire différemment serait renoncer à notre liberté. Ils maintiennent cette position même s'ils entendent eux-mêmes cette voix, et même si l'autorité de R. Eliezer est supérieure à la leur. C'est une question de principe. Le tort de R. Eliezer n'est pas de l'avoir entendue, cette voix, il est de l'avoir invoquée, de l'avoir appelée comme arbitre, c'est-à-dire d'avoir renoncé au raisonnement humain. Les temps prophétiques étant achevés, cette invocation est interdite. Elle appelle l'"ostracisme" (traduction de Steinsaltz d'après Rachi) ou l'anathème (d'après Ramban). La sanction pour R. Eliezer sera sévère : il sera exclu du groupe des rabbins (au moins provisoirement).

La position des rabbins ne nous interdit pas de poser la question : si Bat Qol se manifeste, que faut-il en faire? On ne peut pas l'ignorer, la réduire au silence, elle est là. Certes elle n'est pas la voix prophétique, cette dernière s'est tue définitivement, mais elle est la preuve que le silence n'est pas absolu. On en entend parfois un écho. Celui-ci peut être, lui aussi, un silence. Mais pas toujours. Ce n'est pas un silence éternel, ce n'est qu'un silence historique.

Ce faible écho de voix divine, qu'est-ce que c'est? Dieu la reconnaît comme sienne, mais il s'en distingue par une certaine ironie, un sourire. "Mes fils m'ont vaincu!" Ils ont su négliger cette voix quand il le fallait. Sur le fond, R. Eliezer avait raison et les rabbins avaient tort. Bat Qol l'a confirmé, mais tant pis. Il est préférable de ne pas écouter cette voix dangereuse. Il faut se méfier de la sensation (la fille audible, sensible), et privilégier l'ultime vérité de la voix : elle est inaudible. Marquons nos distances.

Les rabbins ne suivent pas la voix (Bat Qol), mais ils suivent le sourire de Dieu qui, remarquons-le, parle lui aussi, pour dire "Mes fils m'ont vaincu!". La parole divine confirme qu'il n'y a plus de parole divine. Cette parole-là n'est-elle pas une voix? Si, mais ce n'est pas la vraie voix prophétique, ce n'est que la voix de la conscience.

Alors que faire de Bat Qol?

 

 

Après trois ans de débat entre les deux écoles, celle de Shammaï et celle de Hillel, qui s'opposaient parmi les sages du judaïsme à l'époque de Jesus, une voix céleste (Bat Qol) intervint pour les départager. Voici ce qu'elle dit : Les unes et les autres sont des paroles du Dieu vivant, mais la halakha suit Beth Hillel". Mais les disciples, notamment ceux de Shammaï, conservèrent leur liberté.

 


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