Qu'est-ce que le vide de l'Autre? C'est déjà celui que chacun nous avons dans notre oreille : le limaçon est un résonateur (p186). Mais il ne résonne pas à n'importe quoi. Il est différent pour chacun. Nous ne résonons pas de la même façon à ce qui se dit.

L'Autre est vide en ce sens qu'il n'y a pas de garantie : la voix que j'incorpore, celle qui détermine mes identifications, n'est pas fixée à l'avance, elle dépend du désir - pas seulement du mien mais aussi de l'Autre et du tout-autre. Le paradoxe est que dans cet Autre vide il y a du désir. Souvent j'y obéis, mais pas toujours de la même façon, et finalement la voix que je prends est la mienne : je ne sais plus d'où je l'ai incorporée.

J'ignore de quoi cette voix est l'écho. C'est cela, le vide de l'Autre : l'écho de cette ignorance. Pour cette raison ma voix me paraît étrangère, cette étrangeté me poursuit, je la retrouve partout, dans la vie et dans l'art, dans la peinture et dans l'opéra.

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Dans ce chapitre (le dernier du livre) intitulé Vox, Solal Rabinovitch introduit un concept : Vox. Qu'est-ce que Vox? Si je suis psychotique c'est la voix pure, hallucinée, arrachée au langage. Si je suis religieux c'est la Vox Ecclesiae, la Voix de l'église (avec un V majuscule car ce n'est pas la porte-parole de l'église, sa force médiatique, non, c'est on concept même). (Mais tout le monde est religieux).