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TABLE des MATIERES : |
NIVEAUX DE SENS : | |||||||||||||||||
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Le récit de l'Orloeuvre | Le récit de l'Orloeuvre | |||||||||||||||||
Sources (*) : | Le moderne et son double | Le moderne et son double | ||||||||||||||||
Jim Valkama - "Le moderne et son autre", Ed : Galgal, 2007, Page créée le 18 octobre 1996 - - |
L'Orloeuvre a toujours été double - comme la modernité |
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- JIM : La puissance d'anéantissement du Ctp n'est plus dirigée vers l'extérieur, mais vers l'intérieur. - LORIE : Quelle puissance? - JIM : On l'appelle le progrès. Ce mot-là n'est pas plus bête qu'un autre : il laisse entendre que si la modernité a deux faces, seule la face constructive est visible. Je te laisse imaginer à quoi ressemble la face cachée. Contrairement à celle de la Lune, elle est inimaginable! - CHRISTELLE : Jim, tu es tellement dogmatique qu'aucun débat n'est possible avec toi. Tu ramènes tout à ton algorithme. - JIM : L'Occident md1 a pour vocation primaire et insue de supprimer l'Autre. Autant qu'elles le peuvent, les forces destructrices s'attaquent à tout ce qui leur paraît étranger (même et surtout quand cette étrangeté n'est qu'apparente). Mais quand aucune altérité (ni apparence d'altérité) ne présente le flanc à la destruction, ces forces sont incapables de supporter l'inaction. Elles se retournent avec brutalité contre le Ctp et deviennent md2. Aussi vrai qu'une société livrée à sa propre immanence s'autodétruit, elles ont muté en puissances d'anéantissement. On en voit les effets dans les friches industrielles, dans les banlieues et dans les coeurs. Dans l'indifférence générale, même les images s'effondrent et perdent leur sens! C'est une chose terrible. Les buts externes étant épuisés, le Ctp n'a d'autre choix que de pourchasser ses ennemis internes : et d'abord la loi et l'innocence, auxquelles il ne comprend rien. Il faut les abattre! de préférence avec l'arme de guerre que privilégie le pouvoir md2 : l'argent. Aucune troisième force n'est capable d'empêcher ce face-à-face tragique! La seule solution est de réinventer l'extérieur (un ailleurs authentique doit faire mal!) afin que md1 puisse jouer son rôle protecteur en contrebalançant md2. Ainsi les deux faces du Ctp coexistent-elles. - CHRISTELLE : Tu te contredis. Où se trouve le dédoublement, si les deux forces sont identiques? - JIM : Elles ne sont pas identiques, tout est là! Chacune d'entre elles est fondée sur une éthique. Car il y a deux sortes d'éthiques dans le Ctp. On a l'habitude de parler d'éthique au singulier, mais quelle erreur! La langue française manque d'un pluriel double comme il en existe dans certaines langues. L'éthique Ctp est pire qu'une double éthique, c'est une éthique de la duplicité. Mon premier (md1) tient par l'amour et mon second (md2) par le sexe. Vous pensiez que le sexe et l'amour étaient complémentaires? Vous vous trompiez lourdement. Ils le sont dans l'idéal du couple (et encore!) mais pas dans le Ctp. On a beau tenter de les faire coller par quelques baisers sur la bouche (qui ne sont que les rustines cinématographiques d'une impossible morale du désir), l'amour et le sexe n'ont pas la même logique, ils se détachent inexorablement l'un de l'autre. Et le Ctp, comme chacun d'entre nous, n'est qu'un collage inégal qui ne tient que par ces deux ingrédients dissimulés sous le noble nom de l'éthique. - LORIE : Il faut les réunifier. - GERT : Pourquoi faire? Pourquoi les réunifier? A quoi bon? Certes le Ctp est double, mais il marche, il marche!! il tourne même, il grince, il crapahute, il fait des tours et des détours! Et maintenant notre ami Jim Livetski va vous révéler ses secrets. Il est au pied du mur, il n'a pas le choix. Il ne peut plus se réfugier derrière ses sigles magiques : md, mdd, md1, md2... Ah! pauvre Jim. Quel malheur de ne pas être un scientifique, de ne pas labourer des terrains solides, quel misère de devoir s'exprimer autrement que par chiffres et par lettres! Et maintenant, mesdames et messieurs, le dédoubleur en chef va vous présenter ses concepts! Jim ne se fait pas prier; à peine s'il perçoit l'humour de l'apostrophe. - JIM : Md, mdd, md1, md2, vous pensez que c'est du pareil au même! Vous vous dîtes que c'est Docteur Jekyll et Mister Hyde! Blanc bonnet et bonnet blanc! Et vous pourriez avoir raison, s'il était vrai que Le mal et le bien ont disparu de la surface de la terre. Md2 s'en réjouit, md1 s'en attriste, mais c'est ainsi. Je n'ai pas de critère personnel pour distinguer le mal du bien. Je suis comme tout le monde, je ne les reconnaitrais pas dans la rue. Ce trouble, ce brouillage, sont un des plus flagrants et pernicieux effets md2. Md1, lui, pratique la distinction. Mais qui sait encore où il en est? Quand on ne sépare plus le mal du bien, plus rien n'est séparé. Md1 se confond avec md2, d'autres clivages s'emparent du monde. La duplicité Ctp invente une infinité de clivages nouveaux. Je ne les appelle pas car aucun nom ne convient. Je remplace un nom par un sigle, md1/md2, qui est un chiffre, un tenant-lieu de ces oppositions réelles qui nous affectent indépendamment de leur sens. Le voleur est devenu délinquant, le délinquant névrosé, et le névrosé malade. Le voleur a donc disparu, mais le vol est là. Comment le qualifier? - LORIE : Où veux-tu en venir? - JIM : Voilà où je veux en venir : S'il est vrai que Le Ctp se dédouble, alors il est vrai que Le Cercle se dédouble, car il ne peut en être du Cercle autrement qu'il n'en est du Ctp. - LORIE : Il se dédouble à l'infini murmure Lorie Madoine. - CHRISTELLE : A nous enfermer dans ses théorèmes, Jim va faire de nous des manchots! - JIM : Effectivement tu l'es, manchote! dit Jim. Tu n'as qu'un bras! - CHRISTELLE : Allons donc! Ouvre grande ta double oreille, cher non-manchot à double bras. L'éthique Ctp n'a pas d'endroit ni d'envers : elle est tout entière dans les arguties de gens comme toi. C'est là qu'il faut la débusquer pour la faire renaître. Minuscule ambition! - JIM : Tu as raison. Comme tout système vivant, le Ctp transmet son propre code; avec ou sans mutation, il n'en sortira que la métamorphose de ce qui déjà s'y trouvait. Lorie Madoine, dubitative, ne dit rien.
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Jargon : la modernité (en abrégé mdd) se dédouble en deux autres dimensions, md1 et md2.
CONSTAT : Les Lumières et les Camps de la Mort sont deux aspects indissociables de la même civilisation (dite moderne). SCOLIE 1 : Appelons md1 et md2 les deux dimensions évoquées par le constat. Md1, le progrès, est aussi l'esclavage; et md2, l'anéantissement, est aussi la puissance constructive de la science. Md1 et md2 divisent le Contemporain (Ctp), mais ne se complètent pas. SCOLIE 2 : Le Ctp produit un nombre illimité de significations pour le double versant md1 et md2 des figures du monde moderne. SCOLIE 3 : Distinguer md1 de md2 est une tâche à poursuivre malgré son inestimable difficulté. COROLLAIRE DU CONSTAT : Si md2 mesurait parfaitement l'exacte composition des désirs afin de mieux les satisfaire, cet excès d'adéquation réduirait à néant tout potentiel individuel md1 de désir. COROLLAIRE DU COROLLAIRE : Si on laisse libre cours à l'éthique Ctp du désir pur, la subjectivité s'ensevelira sous la mesure du désir.
Md2 : post-freudien, post-mallarméen, post-shoah. Pré-socratique. C'est une création des frères Lumière, qui ont été malheureusement trahis plus d'une fois. La Grande Règle actuelle appelée devoir de jouissance. L'obligation de jouissance dans les formes prescrites par l'industrie et les media. Sexe. Argent insituable, polyvalent et multiple. Le baiser dans la bouche. Anthropoïsation chaude de la planète. L'inconscient émerge comme un iceberg (dépêchez-vous de le photographier, il va bientôt replonger!). Effets spéciaux. Woody Allen. Choc sensoriel. Vitesse. L'alliance est attendue pour plus tard. Droits de l'Homme. Plaisir de détruire. Transgression impossible par déperdition de la loi (que transgresser, si ce n'est la perte?). On perd le contrôle de la science par laquelle on est supposé maîtriser le monde. Drogue. Echec. Impasse. Angoisse. Le commerce du sport remplace le sport. La réalité se dissoud dans la fiction. L'indemnisation comme solution à tous les problèmes. Inadéquat. Même le trompe-l'oeil est en trompe-l'oeil. Fracture. Insignifiance. Malaise. Mesurer ce qui n'est pas mesurable. Nouveau. Nouveau. Nouveau (jusqu'à l'agonie). Escamotage de la perversion. Récupération par le plusdeJouir. Froid calcul machiniquant chaud. Virtuel. Hypertextuel. Tout objet fait défaut. L'érudition philosophique détrône la philosophie. Elimination cadavérique de la mort. Femmes légères et éventées. Espoir de progression. Indifférence. Rock. Contrapunctique. Déculturation. Chaos. Aléatoire. Imprévisible. Désagrégation. Béton. Brigitte Bardot devenue lepéniste. Putréfaction. Limite. Liquide. Dissolution. Dissémination. Morcellement. Marchandise. Désêtre. Désastre. Artefact. Déculpation. Ludisme comme quintessence du social. Neir. (e). Ecart jusqu'au trou. Désachèvement. Impropriété. Chiffrage indéchiffrable. Fluctuations. Circulation. Animisme sauvage. L'avenir est informe et indéterminé. L'inoccupation est une révolution silencieuse. Il n'y a même plus d'oracles. Le mythique se désarticule. Actuel. Une époque contemporaine de toute autre. Ephémère. Arrachement au présent. Mélange instable. Régulations. Dématérialisation. Déconcertation. Confusion entre l'inactuel, l'anachronique et le désuet. Evènement. Déliaison. Dépossession. Le point de désir est le point d'angoisse.
Md1 : les Lumières et le progrès, le savoir en son altière prestance dominant la splendeur du monde. Ce qui reste du 18ème siècle dans le 19ème. Le cinéma classique, hollywoodien et chiant. La sécurité, les droits acquis, la justice, l'égalité. Les plaisirs naturels à la place où depuis toujours, on les a attendus. Le bien et le mal clairement distincts. L'amour. L'argent délimité à sa place. Le baiser sur la bouche. Diversité biologique et froide. Charlie Chaplin. Vérole. Maîtrise. Trucages. Rêve exaltant les positions sociales. Emerveillement. Classique. Constance et morale de la constance. Discipline des passions. Méthode. Bonheur. Moi. Attention au bien-être d'autrui. Alliance. Interdit et transgression. La science contrôlera l'univers. Confiance. La fiction dépasse la réalité. Responsabilité. Adéquat. Industrie. Idéologie. Modèles de sensualité comme idéal du moi. Tourments. Saisie. Matérialité de l'objet. La philosophie comme naïveté dogmatique. Femmes lourdes et pleines. Certitude. Croyance. Oeil. Comprendre. Harmonie. Simplicité, ordre et régularité. On peut ranger en lieu sûr des choses précieuses. Construction. Acier. Droiture. Authenticité. Génitalité. Médecine. Prophylaxie. Orthopédie. Fonctionnel. Ecologie. Roi, président, directeur. Bord. Structure, infrastructure, superstructure. Histoire. Modernité. Partage. Identité, relativité. Richesse. Pauvreté. Cycle. Lien. Maturité. But. Inculpation. Jeu. Orchestre. Unité, totalité. Abstrait n'est pas concret, et concret n'et pas abstrait. Athéisme et religion, laïcité et bigoterie. Art et beauté. Pouvoir rationnel du nombre. Valeur, système de valeurs. Equilibre économique. Visage humain, portrait. Hygiène. Clarté. Tout objet complexe est réductible à des facteurs simples. On peut être optimiste car le futur est ouvert. Technologies du sacré. Le vivant sera fiable s'il est vitaminé. Audace des bâtisseurs, habileté des artisans, génie des artistes. Utilité. Le réel revient à la même place. La causalité est une chose sérieuse. L'éternité comme demande d'un autre temps. Appel. Tribalisme cooptatif. Couplage du problème et de sa solution. Articulations. Exclusion. Loi. Choix. Communauté. Clôture. Le Nous de Notre temps. Redistributions. Personnalité. Patriarcat et matriarcat. Imitation. Une révolution serait un saut dans l'inconnu. Autodétermination. Symptôme. |
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Création
: Guilgal |
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Idixa
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Jim PGFParcours GA.UDJ CtpModerneCC.LCC U.GA.UDJ Rang = JGenre = MK - NG |
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