A l'identité de perception, qui était au départ la visée du processus primaire, Freud substitue l'identité de pensée. Mais la pensée, dit-il dans le chapitre VII de la Traumdeutung, n'est qu'un chemin de détour [ce qui conduit, comme Derrida y insiste, à relativiser le concept même de processus primaire, qui apparaît comme une fiction théorique]. Si l'identité de pensée est elle-même multiple, complexe, tissée de souvenirs de frayages et de compromis, l'essentiel est moins l'identité que le chemin différentiel - la différance.

C'est ce à quoi conduit l'analogie freudienne du bloc magique. A chaque fois que les deux surfaces sont écartées, la mémoire est interrompue - ce qui serait, selon Freud à la fin de sa Note sur le bloc magique, l'origine de la discontinuité temporelle.

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Entre parenthèses dans une note de bas de page, on trouve cette formulation "La différance, union d'Eros et de Thanatos". Que la différance soit non pas espacement, production d'écarts et de différences, mais union, dans ce passage où il est question de l'identité de pensée qui remplace l'identité de perception, ne laisse pas d'interroger. Y aurait-il dans la différance une réparation, un tiqoun qui rassemblerait les éléments épars?