S'il vous plait, présentez-moi quelque chose qu'on ne puisse ni prouver, ni démontrer, ni réfuter, et qui pourtant survive à toutes les crises, toutes les polémiques et toutes les contradictions. Quelque chose qui se rattache directement à l'existence, au sentiment d'être au monde, de le voir, de le sentir et d'y participer par son corps. Quelque chose d'anthropologique, lié, comme l'expliquait Freud, à notre posture verticale, à la nécessité dans laquelle nous sommes (nous les humains) de maîtriser notre sexualité et sensualité pour parler et pour vivre, et que je ne me lasse jamais de contempler. Il y a un nom pour ça, la beauté. Ce simple nom me laisse bouche bée, stupéfaite. Qu'il s'applique à une forme humaine, un tas d'ordures, une oeuvre d'art, un paysage merveilleux ou une ruine, il ne me laisse jamais indifférente. Je ne suis pas surprise que certains peuples (pas tous) l'ait érigée en valeur, même si pour moi ça n'est pas une valeur, c'est une expérience inassouvie. Si je n'utilise pas le mot esthétique, c'est pour éviter de tomber dans quelque régulation que ce soit. Il ne s'agit que du beau.
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