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TABLE des MATIERES : |
NIVEAUX DE SENS : | ||||||||||||||||
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Kant, les Critiques | Kant, les Critiques | ||||||||||||||||
Sources (*) : | |||||||||||||||||
Emmanuel Kant - "Critique de la faculté de juger", Ed : Gallimard (Pléïade, tome 2), 1985, p940, Introduction Anne devant un miroir, avec une rose (Jozsef Koszta) - |
Il y a faculté de jugement réfléchissante quand le sujet, placé devant un objet particulier, se donne à soi-même un principe d'universalisation |
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Kant distingue deux types de faculté de juger : - réfléchissant quand seul le particulier est donné [placé devant un objet singulier, le sujet ne dispose que de sa propre réflexion pour généraliser]. La faculté de juger doit alors se donner à elle-même un principe, une idée d'universalisation : Kant l'appelle finalité naturelle, non parce qu'on la trouve dans la nature (ce qui serait le cas d'une finalité pratique), mais parce que son unité est présupposée a priori de manière transcendantale par le sujet. C'est le cas du jugement esthétique relatif à la beauté. Le jugement esthétique relatif au sublime fonctionne selon le même principe, mais hors de toute finalité. - déterminante quand le particulier est donné, et qu'en outre l'universel comme règle, principe ou loi est lui aussi donné empiriquement [placé devant un objet singulier, le sujet dispose d'une règle empirique dont il peut se servir], ce qui donne un moyen de "subsumer" le particulier sous l'universel. C'est le cas du jugement pratique. Ce principe est subjectif et transcendantal. Il est intérieur à la faculté de juger, et s'applique seulement à sa forme réfléchissante. Il faut à la compréhension humaine un principe d'unité, une loi, une règle, un fil conducteur présupposé (qui ne peut être ni prouvé, ni déterminé), pour développer une cohérence entre différentes maximes que nous avons à rechercher. Cette loi, qui vient du sujet, ne s'applique pas à la nature, mais à sa propre réflexion, en vue d'établir un ordre de la nature connaissable pour notre entendement. Sans elle, les lois universelles ne pourraient pas être pensées. Ainsi l'entendement est-il guidé par l'intention d'atteindre une fin qui lui est propre : introduire dans la nature l'unité des principes. La réalisation de cette intention est liée à un sentiment de plaisir. A priori, la loi que nous présupposons, nous l'admirons! Devant un objet beau, nous constatons qu'un ordre connaissable est possible selon les lois de la nature, et nous en sommes satisfaits. Cette satisfaction réside dans l'accord de la nature avec notre faculté de connaître. Au contraire, une hétérogénéité de ces lois produirait du déplaisir. |
La part subjective de la représentation est sa constitution esthétique : l'objet qui en résulte est une représentation esthétique de la finalité. Un tel objet final ne se fonde sur aucun concept de l'objet, mais prétend à l'universalité. Selon le jugement de goût, il est appelé beau. Le fondement de cette beauté n'est ni dans la sensation, ni dans l'entendement. Grâce à lui, nous sommes en mesure d'apprécier la beauté de la nature comme présentation du concept d'une finalité formelle.
Dans La vérité en peinture (p60), Derrida donne une définition du jugement réfléchissant. Lorsqu'on passe du général au particulier, comme en science ou en logique, le jugement est déterminant. La loi est donnée avant l'exemple. Au contraire, quand on passe du particulier au général, comme dans le discours sur l'art, c'est l'exemple qui précède : il permet de découvrir la loi dans son unicité. Il s'ensuit, selon Derrida, une historicité singulière avec un temps de simulacre, une certaine ficture du théorique. Kant applique cette méthode au jugement esthétique : si l'homme est la fin dernière de la nature (proposition résultant d'un jugement réfléchissant), alors tout ce qui lui est associé relève de la même finalité, et le concept d'art est subordonné à l'humanisme. Dans l'Université sans condition (pp27-28), Derrida associe le jugement réfléchissant à ce qu'il appelle le "comme si". Ces jugements opèrent "comme si" un hasard heureux permettait à un entendement de connaître ou comprendre l'unité de la variété des lois empiriques. Ce "comme si", irréductiblement nécessaire, ne dit rien de moins que la finalité de la nature. |
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: Guilgal |
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