Le beau et le sublime ont des points communs : ils plaisent par eux-même et relèvent du jugement réflexif. Ils se distinguent principalement par la forme, mais aussi par d'autres aspects :

- beau : concerne la forme de l'objet, qui est délimité. Il y a finalité dans la forme même. La beauté autonome constitue en elle-même un objet de satisfaction, même si de nombreux objets de la nature peuvent être beaux. Représentation d'une qualité dont nous pouvons chercher le principe en-dehors de nous (par l'entendement). Elévation de la vie. Plaisir positif par le jeu attrayant de l'imagination, dans une contemplation tranquille.

- sublime : l'objet peut être informe, non délimité. Il se caractérise souvent par le chaos, le désordre, le déréglement. Aucune présentation adéquate ne peut en être donnée. Sa forme semble contraire à toute finalité. Le sublime concerne des objets de l'esprit, mais il est toujours soumis aux conditions d'un accord avec la nature. Représentation d'une quantité dont nous cherchons le principe en nous (par la raison). Blocage des forces vitales suivi d'un épanchement, d'une émotion sérieuse. Plaisir négatif, indirect, par admiration ou respect, dans un mouvement de l'esprit.